Singapour : la qualité de l’air influe sur la consommation d’électricité

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Crédits : Anne-Lise Heinrichs / Flickr

Une étude menée à Singapour a démontré que la pollution atmosphérique avait un lien avec une augmentation de la consommation des ménages en électricité. Au contraire, une bonne qualité de l’air favoriserait une baisse des besoins en énergie électrique.

Une utilisation plus importante des climatiseurs

La pollution de l’air entraînerait une augmentation de la consommation en électricité. C’est en tout cas la conclusion d’une étude publiée dans le Journal of the Association of Environmental and Resource Economists le 17 août 2020. Les chercheurs de l’Université nationale de Singapour ont utilisé les relevés de 130 000 compteurs entre 2012 et 2015. L’objectif ? Comparer l’évolution de la consommation électrique des ménages à celle de la qualité de l’air.

Selon les résultats, la demande globale en électricité augmente en moyenne de 1,1 % lorsque les taux de PM2,5 (particules fines) augmentent de dix microgrammes par mètre cube (μg/m3). En revanche, la consommation baisse lorsque l’air est de meilleure qualité. Pour les directeurs de l’étude, une pollution atmosphérique plus marquée incite davantage les Singapouriens à rester chez eux. Ces derniers espèrent ainsi limiter l’impact sur leur santé. Par ailleurs, les habitants ont plus tendance à fermer leurs fenêtres, ce qui entraîne une utilisation plus importante des climatiseurs et autres purificateurs d’air.

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Crédits : Piqsels

De plus, cette hausse est plus importante dans le cas des ménages plus aisés. En effet, ceux-ci ont davantage les moyens de s’équiper et consomment alors plus d’énergie que d’habitude. Selon les chercheurs, il s’agit d’une forme d’inégalité en matière de santé, celle-ci touchant plus durement les pays en voie de développement.

Augmentation de la consommation en gaz naturel

Les chercheurs ont complété leurs données en analysant les offres de climatiseurs sur le marché. Or, les fabricants se sont mis à communiquer sur la qualité de l’air intérieur autant que sur la fonction réfrigérante des appareils. Par ailleurs, qui dit consommation électrique dit également consommation en gaz naturel, un combustible fossile. Rappelons tout de même qu’en 2018, pas moins de 95 % des besoins énergétiques de la cite-état provenaient du gaz naturel. Ainsi, une plus forte consommation électrique liée à la pollution de l’air entraîne inévitablement une hausse de la consommation de gaz naturel.

Il y a quelques semaines, nous évoquions les préoccupations de Singapour en matière de climatisation et de développement durable. En 2016, la ville a fait construire un gigantesque réseau de refroidissement sous le quartier d’affaires de Marina Bay, au cœur de la ville. Le but ? Transporter une eau à 4,5°C depuis l’usine centrale de refroidissement jusqu’aux unités d’air conditionné d’une vingtaine de bâtiments via 5 km de tuyaux. Selon les porteurs du projet, ce système permet déjà d’économiser 40 % de la consommation d’électricité à Singapour.