Des chercheurs ont simulé l’interaction entre un pénis et un vagin de grands dauphins lors de l’accouplement. Le but : maximiser les chances de réussite lors des inséminations artificielles destinées à sauver certaines espèces de mammifères marins au bord de l’extinction.
Dara Orbach, chercheuse à l’université Dalhousie (Canada), a passé ces sept dernières années à étudier le vagin des dauphins. Ses collègues, Patricia Brennan et Diane Kelly, sont quant à elles expertes en pénis d’animaux. Ces chercheuses spécialisées dans les comportements de séduction et la physiologie des organes reproducteurs ont récemment combiné leurs forces pour résoudre le mystère de la façon dont les dauphins et autres cétacés copulent dans l’océan. En comprenant le coït animal, Dara Orbach et ses collègues maximisent donc les chances de pouvoir sauver certaines espèces de l’extinction grâce à l’insémination artificielle.
« Alors que cela semble normal de dire que le pénis entre sans problème dans le vagin lors de la copulation, le biomécanisme et les détails de l’adaptation anatomique peuvent être complexes et sont rarement étudiés », explique Dara Orbach. « Les femelles baleines, dauphins et marsouins ont des plis et des spirales peu communs et des creux dans le vagin. Le pénis et le sperme doivent donc traverser avec succès cette zone pour aller fertiliser les ovules », poursuit la chercheuse.
Présente lors de la rencontre annuelle de l’Association américaine des anatomistes qui s’est déroulée du 22 au 26 avril 2017 à Chicago (États-Unis), la chercheuse a notamment expliqué avoir récupéré des organes reproducteurs de grands dauphins (Tursiops truncatus) mâles et femelles décédés de mort naturelle. Après avoir gonflé les pénis de sorte à mimer une érection, les chercheurs ont ensuite simulé une copulation en pénétrant ces pénis dans des vagins précédemment retirés. Grâce à l’imagerie médicale, ils ont alors pu déterminer les zones des deux organes qui entrent en contact.
L’étude est ici novatrice, les recherches précédentes concernant les organes génitaux des mammifères marins s’étant principalement penchées sur les parties du corps « plus accessibles » à l’Homme. Le sexe chez les dauphins était à ce jour encore très énigmatique. Grâce à l’imagerie médicale, les chercheurs se donnent aujourd’hui les moyens de pouvoir sauver certaines espèces en danger, comme les marsouins du Pacifique, en maximisant les chances de réussite lors des inséminations artificielles.
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