Une simulation montre la façon dont les glaciers d’Europe du Nord ont fondu

Crédits Anna Hughes, Université de Bergen

Des scientifiques norvégiens ont cartographié l’évolution des glaciers du nord de l’Europe il y a entre 40.000 et 10.000 ans. Le but était de comprendre les processus de croissance et de retrait de la glace et informer sur le risque d’élévation du niveau de la mer.

Les scientifiques de l’Université de Bergen en Norvège ont mené des recherches sur les évolutions de la glace il y a entre 40.000 et 10.000 ans au Pôle Nord, du côté de l’Europe. La carte (en .gif animé) présentée ci-dessous montre quant à elle, par tranche de 1000 ans, involution de la croissance et du recul de la glace entre 25.000 et 10.000 ans avant J.C.

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La zone de l’Europe du Nord était le théâtre de variation de l’emprise de la glace, qui couvrait il y a 25 000 ans, l’intégralité de la Mer de Barents, la Scandinavie, la Mer Baltique, et une partie de la Mer du Nord jusqu’au nord du Royaume-Uni. Jusqu’à il y a 20.000 ans, la glace a principalement progressé vers le sud, puis a stagné. Par la suite, la glace n’a fait qu’inexorablement reculer, et ce durant les 10.000 années suivantes.

Il s’agit de changements climatiques naturels s’étendant sur des millénaires, alternant des périodes glaciaires et des périodes au climat plus doux. Les géologues norvégiens ont également mené des recherches similaires sur d’autres zones telles que le nord du continent américain et le nord de la Russie, montrant un phénomène général. Ces investigations permettront selon les chercheurs de comprendre comment le climat peut encore changer à l’avenir.

« Avec cette nouvelle reconstruction, l’image que nous avions de l’Eurasie au cours de la dernière ère glaciaire a fait un grand pas en avant » explique Anna Hughes de l’Université de Bergen.

Une des conclusions des géologues stipule que les calottes glaciaires qui fondent aujourd’hui peuvent faire augmenter le niveau des océans de 3 mètres, et ce, en raison du changement climatique. Cependant, l’évaluation de la manière et la prévision dans le temps d’une telle augmentation reste assez vague. Les scientifiques estiment que, malgré que les calottes polaires soient étudiées depuis plus d’un siècle, la chronologie et la vitesse avec laquelle la glace s’étend et se retire sont méconnues.

Les recherches ont par ailleurs pris un temps considérable, car, faute de moyens et de financements, les équipes se sont concentrées sur une seule zone à la fois. La carte compile alors des données relatives à de grandes variations régionales dans les zones proches du cercle polaire arctique. Malgré des tendances générales, les scientifiques tentent de comprendre des phénomènes assez surprenants.

Par exemple, les géologues se sont demandés pourquoi la glace atteignait l’ouest de l’Irlande il y a 27.000 ans alors qu’il a fallu 7000 ans supplémentaires pour que celle-ci aille jusqu’en Russie au-délà de la zone de l’actuelle ville de Saint-Pétersbourg. Les recherches, qui se poursuivent, ont fait l’objet d’une publication plus détaillée (en anglais) dans Phys.Org le 17 mars 2016.

Sources : Phys.org — Daily Mail

Crédit photos : University of Bergen