Les mantes religieuses pourraient donner une vision unique aux petits robots !

Crédits : Pixabay / flockine

Malgré leurs yeux tournés vers l’avant, les mantes religieuses ne voient pas le monde de la même manière que les humains ou les autres animaux. Ces insectes disposeraient d’une vision tout à fait unique qui pourrait aider les chercheurs à donner aux petits robots le don de la vue.

La mante religieuse est le seul insecte connu à disposer d’une vision en trois dimensions, lui permettant par exemple d’évaluer les distances mieux que n’importe quel autre insecte. Mais la vue de mantes pourrait-elle pour autant s’apparenter à celles des humains, des singes, ou des crapauds ? Pour tenter d’en savoir plus, une équipe de de chercheurs, menée par dirigée par Vivek Nityananda, de l’Institut de Neuroscience de l’Université de Newcastle (Royaume-Uni), a eu l’idée de créer des lunettes miniatures 3D pour équiper des mantes religieuses et étudier leur vision.

Les chercheurs ont ensuite projeté des films sur un écran devant les insectes, dont le premier comportait un point mobile. Les mantes tentaient alors d’attaquer, preuve qu’elles pouvaient percevoir la profondeur de cet objet. Le point fut ensuite manipulé pour se déplacer dans deux directions différentes. Cette disparité empêcherait les yeux humains de comprendre l’image, mais visiblement pas les mantes religieuses. L’homme est très performant sur les images fixes, soulignent les chercheurs, mais les mantes « ne s’attaquent qu’à des proies en mouvement, donc elles n’ont pas besoin de traiter des images fixes », déclare Vivek Nityananda dans une vidéo. « Nous avons découvert que les mantes ne se préoccupent pas des détails de l’image mais se contentent de regarder là où l’image change », ajoute-t-il.

Cette découverte d’un mécanisme de vision 3D simplifié pourrait trouver des applications en robotique. Les chercheurs notent en effet dans un communiqué de presse la possibilité de mettre un jour au point un algorithme basé sur la vision mantis. De petits robots, tels que ceux utilisés pour répondre aux catastrophes, pourraient en effet s’appuyer sur cet algorithme pour évaluer leur environnement sans avoir besoin d’un « cerveau » sophistiqué.

« De nombreux robots utilisent la vision stéréoscopique pour naviguer mais celle-ci est généralement basée sur la vision stéréo humaine complexe », relève Ghaith Tarawneh, co-auteur de l’étude. Une telle vision nécessite beaucoup de puissance d’ordinateur. Les mantes possèdent moins d’un million de neurones, soit beaucoup moins que les 85 milliards possédés par les humains. Développer une vision 3D plus rustique – comme celle de l’insecte – dont le cerveau est très petit, devrait permettre d’économiser de la puissance.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Current Biology.

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