Aux États-Unis, les services de santé ont communiqué les résultats préliminaires d’un important essai clinique. Il est question d’un médicament dont une injection tous les deux mois permettrait d’être protégé contre le virus du SIDA. Il s’agit d’une solution de prévention moins contraignante que les comprimés de PrEP qu’il incombe de prendre de façon quotidienne.
Un vaste essai clinique
Dans un communiqué de presse publié le 18 mai 2020, les National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis évoquent une révolution en matière de prévention du SIDA. Cette révolution porte un nom : le cabotegravir. Il s’agit d’une molécule de type inhibiteur de l’intégrase du VIH. Autrement dit, l’assimiler (via une injection) revient à se protéger du virus du SIDA.
Il y a plus de trois ans, un vaste essai clinique a été lancé dans sept pays dont l’Afrique du Sud, le Brésil, les États-Unis et la Thaïlande. Le cabotegravir était alors testé sur des hommes ayant régulièrement des relations sexuelles avec d’autres hommes (et des femmes transgenres) de moins de 30 ans. Rappelons au passage qu’il s’agit de la population la plus exposée aux risques de contracter le VIH.
Actuellement, il n’existe qu’un seul médicament préventif homologué fabriqué par deux sociétés américaines : Truvada et Descovy. Il s’agit du PrEP (prophylaxie pré-exposition), permettant de faire baisser de 99 % le risque d’être infecté lors de rapports non protégés. En revanche, il incombe de prendre ce comprimé quotidiennement, ce qui représente un risque non négligeable. C’est cette raison qui a justement poussé la science à chercher une autre solution.
Des essais satisfaisants
L’essai clinique du cabotegravir concernait 4 500 personnes séparées en deux groupes. Le premier était composé de personnes recevant une injection de cabotegravir tous les deux mois et des comprimés placebo de PrEP. Dans le second groupe, il était question de volontaires prenant de vrais comprimés PrEP (de Truvada) et recevant des injections placebo. Selon les résultats, 50 volontaires ont tout de même été contaminés par le VIH. Toutefois, il existe une inégalité puisque le VIH a contaminé 12 personnes dans le groupe cabotegravir et 38 dans le groupe PrEP Truvada. Autrement dit, l’injection est plus efficace que le PrEP, et ce à raison de 69 % ! Par ailleurs, un autre vaste essai concernant les femmes est actuellement en cours.
Aux États-Unis, le comprimé PrEP est déjà devenu très important en matière de prévention. En effet, environ 200 000 personnes le prennent dans ce pays. Toutefois, les NIH sont très satisfaits des résultats du cabotegravir, plus efficace et moins contraignant que le PrEP. Il serait donc logique que, dans un avenir plus ou moins proche, le cabotegravir remplace le PrEP. Enfin, ce genre de prévention restera très plébiscité en attendant l’arrivée d’un vaccin pour 2021 selon certains experts.