En Sibérie, la fonte du permafrost a libéré une bactérie mortel

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Libéré par le changement climatique, de l’anthrax a contaminé au moins 21 personnes en Sibérie. Un enfant de 12 ans et 2 300 rennes sont morts. Aucun cas n’avait été constaté depuis 75 ans.

Le charbon (anthrax en anglais) est une maladie d’origine bactérienne qui touche principalement le bétail. Chez l’homme, le charbon se manifeste sous différentes formes, potentiellement mortelles en l’absence de traitement. Son agent infectieux, la bactérie Bacillus anthracis, conserve des spores pouvant résister plusieurs années, voire plusieurs décennies dans la terre, avant d’être ingérées par des animaux.

L’été fut chaud cette année en Sibérie. Des températures dépassant les 35 degrés ont fait fondre le permafrost, les sols gelés du Grand Nord, exposant selon les autorités un cadavre de renne infecté, mort de l‘épidémie il y a 75 ans. Près de 160 éleveurs de rennes nomades ont reçu l’ordre d’évacuer mais le bilan est lourd : plus de 2.300 rennes contaminés seraient morts.

Par ailleurs, un garçon de 12 ans est décédé ce samedi de la maladie, dont aucun cas n’avait été constaté depuis 75 ans dans cette région située à 2.000 kilomètres au nord-est de Moscou et peuplée en partie de populations nomades. Selon Natalia Khlopounova, de l’agence presse russe, la famille aurait « mangé de la viande de renne crue et bu son sang ».

Notons que le charbon est une maladie qui touche en priorité les herbivores, mais tous les mammifères peuvent la contracter. Chez l’homme, hôte accidentel, la transmission se fait directement ou indirectement à partir d’animaux infectés, ou du fait d’une exposition professionnelle à des produits animaux contaminés. Il n’y a aucun cas documenté de transmission d’homme à homme. Les conséquences de cette maladie peuvent être sérieuses. En cas de contamination, l’administration précoce d’un traitement à base d’antibiotiques (antibiothérapie) entraîne généralement une guérison rapide de la personne ou de l’animal infecté par le bacille du charbon.

Notons que la fonte du permafrost inquiète les scientifiques qui craignent que d’autres virus et bactéries, plus virulents encore, n’en profitent pour ressurgir.

Source : AFP