Le gouvernement ukrainien désire réhabiliter la zone d’exclusion autour de la centrale de Tchernobyl. Après un premier test débuté il y a cinq ans, il est désormais question d’installer dans cette zone un parc éolien géant d’une puissance de 1 GW.
Passer de 1 MW à 1 GW
Depuis environ une quarantaine d’années, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl fait parler d’elle. Néanmoins, le gouvernement ukrainien essaye de trouver une utilité à la zone d’exclusion autour de la centrale. Depuis un certain temps, cette même zone abrite de nombreux animaux « mutants » et parfois quelques touristes de l’extrême. Et si Tchernobyl devenait finalement un immense lieu de production d’énergie verte ?
Il faut dire que l’idée n’est pas nouvelle en soi. En effet, une première ferme solaire avait fait son apparition en 2018. D’une puissance de 1 MW, elle peut alimenter en énergie pas moins de 2 000 foyers. Toutefois, les autorités ukrainiennes désirent poursuivre ce projet qui est visiblement une réussite.
Cette fois, le gouvernement a pour ambition d’installer sur le site un parc éolien d’une puissance de 1 GW. Ce dernier serait alors suffisant pour alimenter jusqu’à 800 000 foyers, notamment à Kiev, capitale du pays.
Un choix plutôt opportun
Mais pourquoi une telle installation dans la zone d’exclusion de la centrale ? Tout d’abord, rappelons que le lieu couvrant une superficie de plus de 2 200 km² du côté ukrainien (2 600 km² du côté biélorusse) est impropre à la vie humaine, malgré la présence de centaines de résidents illégaux. Il est donc assez intéressant d’y installer un moyen de production d’énergie de type éolien. Par ailleurs, la zone possède déjà un certain nombre d’infrastructures qui pourraient être modernisées.
Dans un premier temps, la société allemande Notus Energy s’occupera de la construction de la ferme solaire. Ensuite, l’opérateur ukrainien Ukrenergo sera chargé de gérer et d’entretenir les installations. Néanmoins, l’envoi de travailleurs dans cette zone caractérisée par de fortes radiations n’est pas sans poser question.
Selon un document de l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA), des matières radioactives comme le strontium 90 et le césium 137 persistent encore dans l’atmosphère. Toutefois, les niveaux d’exposition sont qualifiés de tolérables dans le cas de présence humaine de courte durée. Autrement dit, des travailleurs peuvent en théorie se rendre dans la zone pour construire la centrale et la faire fonctionner, mais plusieurs points doivent être pensés en amont. Il s’agira notamment de définir les emplacements et les temps d’exposition les moins dangereux pour ces personnes.