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Si Pluton n’est plus une planète, c’est à cause de ce petit détail

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Crédits : NASA/Laboratoire de physique appliquée de l'Université Johns Hopkins

Pluton n’est plus considérée comme une véritable planète depuis bientôt vingt ans. Pour pouvoir accéder au titre suprême, la désormais planète naine devait remplir trois critères. Malheureusement, elle ne répondait qu’à deux d’entre eux.

Pendant 76 ans, l’Union astronomique internationale (UAI) a reconnu Pluton comme le membre le plus petit et le plus éloigné du « club des neuf » planètes du système solaire. En 2006, tout a changé avec la découverte par l’astronome de Caltech Mike Brown de plusieurs objets étranges au-delà de toutes les planètes connues. L’un d’eux, nommé aujourd’hui Eris, semblait même être plus grand que Pluton.

Dès lors, les astronomes de l’UAI ont été confrontés à un choix : étiqueter tous ces nouveaux objets et les centaines d’objets potentiels futurs comme des planètes ou choisir une définition plus étroite de ce qu’est vraiment une planète. Finalement, plusieurs centaines d’entre eux ont voté pour la seconde option, rétrogradant de fait Pluton au rang d’un nouveau groupe d’objets : les planètes naines.

Qu’est-ce qu’une planète ?

Pour conserver son statut planétaire, un objet doit désormais remplir trois critères : orbiter autour du soleil, être (principalement) rond et avoir nettoyé son voisinage. Autrement dit, sur ce dernier point, l’objet doit être devenu dominant sur sa propre zone orbitale du point de vue de la gravitation. Aucun autre corps de taille comparable (hormis ses propres satellites naturels) ne doit être placé sous son influence gravitationnelle.

Les deux premiers points ne sont pas un problème pour Pluton. Nous savons en effet que l’objet tourne autour du Soleil, complétant un tour de ce dernier en 248 années terrestres. Notez que les objets entourant d’autres corps, comme la Lune (qui possède d’ailleurs son propre évêque) avec la Terre, ne passent pas ce test.

Par ailleurs, Pluton est suffisamment grande et massive pour être ronde. En revanche, la désormais planète naine ne remplit pas le dernier critère.

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Une photo de Pluton en couleurs naturelles prise par le vaisseau spatial New Horizons en 2015. Crédits : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute/Alex Parker

Pluton n’est pas seule

Le système solaire est rempli d’objets de toutes tailles, des grains de poussière aux géantes gazeuses. Or, avoir autant d’objets de tailles différentes qui tournent autour du soleil pourrait donner un résultat très chaotique. Du moins, c’est que l’on pourrait penser en premier lieu. En réalité, au milieu de tout ce beau monde, ce sont les planètes qui créent de l’ordre.

Les orbites des huit planètes sont en effet dégagées de tout autre objet. Contrairement aux astéroïdes de la Ceinture principale située entre Mars et Jupiter par exemple, tout ce qui se trouve sur le chemin d’une planète a déjà été soit absorbé, soit capturé sous forme de lunes ou expulsé.

Sur ce point, Pluton est différente. Au lieu d’être la planète la plus éloignée que nous connaissions jadis, elle se présente aujourd’hui comme le membre le plus proche de la ceinture de Kuiper qui entoure notre étoile au-delà de Neptune. Et Pluton fera toujours partie de cet essaim, influençant au moins très légèrement les autres membres de ce groupe.

Cependant, ce n’est pas parce que Pluton a perdu son statut planétaire qu’elle n’en reste pas moins intéressante. La mission New Horizons, qui avait survolé la planète naine en 2015, nous avait en effet révélé un objet visiblement complexe sur un plan géologique. Certains modèles avaient également suggéré que Sputnik Planitia, le lobe gauche du « coeur » de Pluton, pouvait abriter un océan souterrain partiellement liquide.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.