Si Ötzi n’avait pas été abattu, il serait probablement mort d’une crise cardiaque

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Si un cardiologue pouvait donner des conseils à Ötzi – le célèbre homme des glaces vieux de 5 300 ans retrouvé dans les Alpes – il lui dirait de cesser de manger autant de viande grasse et d’envisager de prendre des médicaments pour abaisser sa tension artérielle et son taux de cholestérol.

Ötzi fut découvert le 19 septembre 1991 à 3 210 mètres d’altitude dans le Val Senales en Italie, enseveli sous une couche de glace. Son existence a été révélée par la fonte importante du glacier. L’homme semble avoir été transpercé d’une flèche de haut en bas, décochée dans son dos à une distance de 30 à 40 mètres. Le projectile a sans doute sectionné une artère d’Ötzi, alors âgé d’environ 46 ans, et entraîné une infection bactérienne. Mais s’il n’avait pas été assassiné, il est probable que l’homme des glaces aurait pu perdre la vie suite à des problèmes de cœur. Une tomodensitométrie (TDM) du corps entier suggère en effet qu’Ötzi avait trois calcifications dans sa région cardiaque, ce qui le rendait plus vulnérable à une crise cardiaque.

Ötzi présentait également des calcifications autour de son artère carotide – qui transporte le sang à la tête et au cou – et dans les artères à la base de son crâne, qui transportent le sang vers le cerveau. « Ces plaques durcies ont probablement élevé le risque d’accident vasculaire cérébral d’Ötzi », note le docteur américain Seth Martin, cardiologue à la Johns Hopkins Medicine de Baltimore. Étant donné qu’Ötzi n’avait pas accès à nos traitements actuels, ses meilleures chances de survie auraient été de « suivre un régime végétarien à base de plantes, idéal pour prévenir les maladies cardiaques ». Une étude antérieure avait néanmoins révélé que le dernier repas d’Ötzi comprenait de la viande grasse d’une chèvre sauvage, ainsi que des cerfs sauvages et des céréales.

Si Ötzi était aujourd’hui parmi nous, les médecins pourraient lui administrer une endartériectomie carotidienne, une intervention chirurgicale qui consiste à ouvrir ou nettoyer l’artère carotide. Il pourrait également subir un pontage coronarien, une procédure qui détourne le flux sanguin autour de l’artère bloquée.

Une étude publiée dans la revue Global Heart révélait il y a quelques années qu’Ötzi avait également une prédisposition génétique pour l’athérosclérose, un rétrécissement des artères à cause de dépôts graisseux. Qui plus est, les tomodensitogrammes faits à l’époque ont montré des signes de maladie athéroscléreuse généralisée dans certaines de ses artères, y compris les artères carotides, l’aorte distale et l’artère iliaque droite. Cependant, on ne savait pas auparavant qu’Ötzi avait également des calcifications dans son cœur, ce qui indique une athérosclérose plus avancée, avec un risque accru d’accident vasculaire cérébral ou de crise cardiaque.

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