Si nous ne pouvons pas voir la montée des eaux, c’est que nous cherchons au mauvais endroit !

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Crédits : Wikimedia Commons.

Un océanographe et spécialiste du climat de la NASA estime que même s’il est difficile de la percevoir, la montée des eaux est pourtant bien réelle. Et il existe plusieurs façons d’observer la hausse du niveau de la mer.

La montée des eaux, une réalité

La montée des eaux ne fait aucun doute mais celle-ci n’est pas facilement observable. Alan Buis, écrivain scientifique pour la NASA, a publié un billet de blog intitulé « Si nous ne pouvons pas voir la montée des eaux, nous cherchons au mauvais endroit«  ce 13 mai 2020. L’intéressé a interrogé Josh Willis, océanographe et spécialiste du climat au Jet Propulsion Laboratory.

« Grâce aux données des satellites et des marégraphes, nous savons que le niveau de la mer s’élève d’environ 3,3 millimètres par an, un taux qui augmente d’un autre 1 millimètre par an environ chaque décennie » a déclaré l’expert.

Josh Willis estime également que le réchauffement climatique a déjà ajouté pas moins de 750 gigatonnes d’eau aux océans. Or, il s’agit là d’une quantité d’eau pouvant recouvrir un pays de la taille de la France sur au moins un mètre de hauteur ! L’intéressé rappelle que cette augmentation n’est pas visible en observant seulement les vagues et autres marées. Toutefois, il est possible d’en voir les effets à la fois sur le court et le long terme.

Des effets déjà visibles

Pour Josh Willis, il existe bien une règle permettant d’observer efficacement la progression du niveau de la mer. L’expert explique que chaque pouce (2,54 cm) d’élévation correspond à une perte de 100 pouces (2,54 m) de plage. Or, dans de nombreuses zones côtières, les digues et autres dispositifs ne suffisent plus à protéger les constructions des océans. Par ailleurs, ce qui faisait office de barrière naturelle (mangroves, marais salants et dunes) n’a plus le même effet et subit l’érosion en raison des nombreuses inondations. Josh Willis a donné quelques exemples aux États-Unis et a publié une carte de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS) montrant les risques liés aux littoraux (voir ci-dessous).

carte US niveau mer
Une grande partie du littoral des États-Unis est considéré comme étant à risque. Crédits : USGS

L’océanographe a également donné l’exemple de l’Indonésie, se préparant à déplacer sa capitale Jakarta. En effet, la ville de 10 millions d’habitants se noie sous l’effet du pompage des nappes phréatiques et de l’augmentation du niveau de la mer. Il y a environ un an, le gouvernement rappelait le sérieux de cette décision. Ainsi, la nouvelle capitale se trouvera à Kalimantan, sur la partie indonésienne de l’île de Bornéo.