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Shein : des vêtements à prix cassés qui cachent une rare violence

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©Jetcityimage/iStock

L’industrie de la mode est souvent pointée du doigt pour son manque de considération écologique. De surcroit, le prêt-à-porter nuirait aussi à la santé. Shein, détaillant chinois de mode en ligne, aurait dépassé les limites de l’éthique…

Les enjeux moraux et environnementaux de l’industrie de la mode

L’industrie de la mode est souvent critiquée pour son impact environnemental et son manque de considération éthique. Plus précisément pour les facteurs suivants :

  • Pollution de l’eau (la production textile implique souvent l’utilisation de produits chimiques toxiques contaminant les cours d’eau).
  • Utilisation abusive des ressources naturelles (l’industrie de la mode est gourmande en ressources naturelles, en particulier en eau et en énergie. C’est notamment le cas du coton qui demande beaucoup de pesticides et d’eau, et qui vient de loin).
  • Déforestation (la demande croissante en fibres naturelles entraîne une déforestation, menaçant la biodiversité).
  • Mauvaise gestion des déchets (l’industrie de la mode génère d’énormes quantités de déchets, sous forme de chutes, de vêtements jetés ou d’invendus).
  • Conditions de travail déplorables (précarité, en particulier dans les pays où la main-d’œuvre est bon marché : horaires excessifs, faibles salaires, conditions dangereuses du fait d’une exposition régulière aux pesticides et produits chimiques, ou encore absence de droits sociaux).
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©Hyper Story/iStock

Shein, le nouveau leader de la fast fashion, a bien des choses à cacher

« Détaillant mondial de mode et lifestyle, SHEIN s’engage à rendre la beauté et la mode accessible à tous ». Tel est le leitmotiv de la multinationale chinoise de vente d’articles et d’accessoires de mode en ligne.

Si la mode devient « accessible à tous », en revanche, les droits sociaux en prennent un sacré coup. Le géant de la fast fashion à l’ascension fulgurante dissimule en effet, sous ses vêtements stylés, un système d’exploitation d’une rare violence.

Selon l’enquête de l’ONG Public Eye, les ouvriers chinois embauchés par Shein travaillent plus de 12 heures par jour et ne bénéficient que d’un seul jour de congé par mois. Ces salariés provenant des provinces les plus pauvres de Chine sont généralement employés sans contrat de travail ni assurance. De plus, nombreux sont les ateliers du siège de la marque situé à Guangzhou, au nord-est de Hong Kong, à ne pas comporter de fenêtres ni d’issues de secours…

Des détenus exploités pour la culture du coton

C’est au tour de Bloomberg, agence de presse américaine, de mener l’enquête en faisant analyser quelques pans de vêtements pour se rendre compte que Shein utilise du coton provenant de la région ouïgoure. Pour rappel, cette région détient au moins un demi-million d’Ouïgours exploités pour la culture du coton

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©Poco_Bw/iStock

Des conditions de travail déplorables dans les antennes européennes de Shein

Les employés du centre logistique européen de Shein à Liège se plaindraient régulièrement du système d’exploitation de la marque chinoise. Selon les salariés belges, le motif de licenciement le plus fréquent serait le non-respect des objectifs (irréalistes) que doit atteindre le personnel temporaire payé moins de 13 euros de l’heure pour le retour des colis.

Face aux enjeux éthiques et environnementaux de l’industrie de la mode, il devient donc essentiel de changer notre façon de consommer et de s’habiller, en privilégiant par exemple le marché d’occasion.

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©Fizkes/iStock