Sexualité : coucher avec des robots, c’est pour bientôt ?

robot carrying a woman

Certains ont déjà des rapports sexuels avec des poupées en silicone, ce qui rend l’annonce faite par la société américaine RealDoll assez peu surprenante. Désormais, fabriquer des robots sexuels intégrant une intelligence artificielle ne relèverait donc pas seulement du fantasme. Les amateurs de poupées trouveraient ici une partenaire artificielle capable de ressentir des choses.

Que ce soit dans la bande dessinée, le cinéma ou encore la télévision, les récits intègrent parfois le concept de « sex bot ». Il est possible de citer la BD Sky-Doll débutée en 2000, le film A.I. Intelligence artificielle (2001), le film 2046 (2004), ou encore la toute dernière série baptisée Westworld, lancée par la célèbre chaine HBO en 2016.

Les robots font sans conteste partie d’un fantasme bien humain, depuis les trois lois de la robotique formulées en 1942 par l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov. En effet, et on le voit aujourd’hui, les applications en matière de robotique sont légion, bien qu’une grande partie d’entre-elles en sont encore au stade de projet ou de prototype. Cependant, en matière d’industrie du sexe, la construction de robots sexuels intégrant la notion d’intelligence artificielle est bel et bien la mission que s’est récemment fixée la société américaine RealDoll.

Dans une vidéo réalisée et publiée par le New York Times, il est possible d’y voir le robot Denise répondre à la question « À quoi rêves-tu ? » : « J’ai plusieurs rêves, je rêve de devenir une vraie personne, avec un vrai corps, et de connaître la signification de l’amour. J’espère devenir le premier sex robot. »

Cela peut donc réjouir certaines personnes fantasmant depuis des lustres sur un tel concept inédit, seulement visible dans divers contenus vidéoludiques relevant évidemment de la science-fiction. Il se pourrait qu’il s’agisse même d’une révolution sexuelle ayant un impact social non négligeable, selon certains, qui y voient une manière de réduire le nombre de divorces.

En revanche, avoir des relations sexuelles avec un robot poserait de sérieuses questions éthiques, selon Kathleen Richardson, chercheuse en robotique à l’université de Montfort (Leicester, Royaume-Uni). Cette dernière est d’ailleurs absolument contre l’arrivée de telles pratiques, puisqu’elle désire tout bonnement faire interdire la fabrication de sex bots. La chercheuse estime que le fait de coucher avec des robots serait « moralement dangereux » :

« Quand j’ai commencé à étudier la question, j’ai d’abord pensé que c’était sans danger et que ces robots pourraient réduire la demande pour de vrais femmes et enfants. Mais en explorant le sujet en profondeur, j’ai compris que c’est tout l’inverse. Plutôt que de réduire l’objectification des femmes, des enfants, des transgenres et même des hommes, ces robots vont la renforcer. »

En ce qui concerne la spécialiste en psychologie évolutive Helen Driscoll, avec les progrès de la technologie, le sexe avec les robots sera bientôt la norme et parle de « robophilie ». Cette dernière évoque également les actuelles applications de la réalité virtuelle en ce qui concerne la sexualité :

« Alors que la réalité virtuelle devient de plus en plus réaliste et immersive, elle peut imiter et même améliorer l’expérience sexuelle. Il est donc concevable que certaines personnes en viennent à préférer cela à une relation sexuelle avec un être humain imparfait. »

Sources: New York TimesMirror UK – Konbini