Sexe et violence, un cocktail explosif pour vendre, ou peut-ĂȘtre pas

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Des chercheurs de l’universitĂ© de l’Ohio ont montrĂ© que les pubs Ă  caractĂšre violent ou sexuel n’augmentent pas les intentions d’achats. Au contraire, ces contextes peuvent mĂȘme se retourner contre les publicitaires. 

« Le sexe et la violence ne vendent pas, et, en fait, ils peuvent mĂȘme avoir un effet contre-productif en altĂ©rant la mĂ©moire, les attitudes et les intentions d’achat pour les produits annoncĂ©s », a dĂ©clarĂ© M. Busman l’un des auteurs de l’étude.
« Ce n’est pas que les gens sont moins attirĂ©s par le sexe et la violence » a expliquĂ© M. Lull, co auteur de l’étude. « Les gens sont tellement concentrĂ©s sur le sexe et la violence qu’ils portent moins d’attention aux messages publicitaires qui apparaissent », continue M. Bushman.

Pour arriver Ă  cette conclusion, les chercheurs ont analysĂ© les donnĂ©es de 35 Ă©tudes, soit 8 489 participants. Les expĂ©riences sĂ©lectionnĂ©es portaient toutes sur l’influence de la violence ou du sexe dans les mĂ©dias. De plus, les chercheurs n’ont Ă©tudiĂ© que les donnĂ©es se rapportant aux pubs ayant elles-mĂȘmes un caractĂšre violent ou sexuel et aux mĂ©dias contenant ces thĂšmes. Ainsi, les donnĂ©es portent sur la tĂ©lĂ©, les publicitĂ©s format papier, les films et mĂȘme les jeux vidĂ©o.

Les pubs dans les médias violents ou sexuels ont de mauvais résultats.

La mémoire des marques et publicités a été altérée de maniÚre significative dans les médias contenant du sexe, de la violence ou les deux.
GĂ©nĂ©ralement, les personnes interrogĂ©es avaient des attitudes moins favorables Ă  l’égard des marques prĂ©sentes dans les mĂ©dias violents. Une seule Ă©tude a examinĂ© les attitudes envers les marques dans les mĂ©dias Ă  thĂšme sexuel. Les attitudes sont aussi moins favorables Ă  leur Ă©gard que dans les mĂ©dias neutres.

Pour les pubs violentes ou « érotiques », la séparation est moins nette.

Dans la plupart des cas, la mĂ©moire de la marque ou du produit n’est pas dĂ©gradĂ©e.

Cependant, pour une mĂȘme marque, l’attitude est significativement moins favorable lorsque la pub Ă  un thĂšme sexuel que lorsque celui-ci est neutre. Une seule Ă©tude a examinĂ© les attitudes envers les marques dans les annonces violentes et ces rĂ©sultats montrent également des attitudes moins favorables.

Les auteurs Ă©mettent quand mĂȘme des nuances :

Une publicité fonctionne mieux lorsque son thÚme est associé à celui du média qui la porte. « Si un programme TV invite à des pensées violentes ou sexuelles, une annonce qui invite [dans ce dernier] à des pensées similaires sera mieux mémorisée », a expliqué M. Lull.

Les scientifiques ont aussi observĂ© que diffĂ©rentes catĂ©gories se diffĂ©rentiaient. Les personnes plus ùgĂ©es sont moins enclines que les jeunes Ă  dĂ©clarer vouloir acheter un produit lors qu’il se trouve dans une pub violente ou sexuelle.

De mĂȘme, la mĂ©moire des hommes Ă  propos d’une marque violente ou sexuelle est plus altĂ©rĂ©e que celle des femmes.

« Cela correspond Ă  la thĂ©orie Ă©volutionniste qui suggĂšre que les hommes prĂȘtent plus d’attention Ă  la violence et au sexe que les femmes », a dĂ©claré Lull. « Parce qu’ils prĂȘtent plus d’attention Ă  ce contenu, ils sont moins susceptibles de se rappeler les annonces. »

Ils ont notĂ© de plus que le phĂ©nomĂšne a diminuĂ© durant les derniĂšres dĂ©cennies. Une explication possible serait l’accoutumance aux scĂšnes violentes ou Ă©rotiques de plus en plus prĂ©sentes dans nos mĂ©dias.

Sources : Science Daily, Americain Psychological Association