Chez les girafes, le sexe est encore plus étrange qu’on ne le pensait

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Crédits : edmondlafoto/Pixabay

Vous avez du mal à trouver l’amour ? Ayez une pensée pour les girafes et relativisez. Chez ces animaux, les femelles n’entrent pas en chaleur, n’ont pas de saison de reproduction, ne font pas d’appels d’accouplement et ne donnent pas d’indices visuels indiquant qu’elles sont prêtes à s’accoupler. Alors, comment les mâles trouvent-ils des partenaires ?

Tester la réceptivité sexuelle chez les Artiodactyles

Les ongulés Artiodactyles mâles africains étudient généralement l’urine des femelles pendant la saison de reproduction. De cette manière, ils peuvent détecter des signaux chimiosensoriels témoignant du statut sexuel des femelles.

Pour ce faire, une antilope, comme une gazelle ou un impala, prélève de l’urine fraîchement éliminée au sol dans sa cavité buccale, puis effectue ce qu’on appelle une réponse Flehmen, en retroussant sa lèvre supérieure, en découvrant ses dents et en respirant avec les narines fermées pendant plusieurs secondes. Cette technique est également utilisée par des animaux comme les chevaux et les chèvres pour transférer des odeurs à l’organe voméronasal au-dessus du toit de leur bouche, une composante très sensible de leur odorat.

Si les signaux témoignent que la femelle entrera bientôt en plein œstrus, alors le mâle restera près de la femelle jusqu’à ce que l’accouplement soit accompli. Dans le cas contraire, le mâle s’éloignera.

Chez les girafes, qui ont une vie sociale plus complexe qu’on ne le pensait, la taille de ces animaux rend l’opération compliquée. Comment s’y prennent-ils alors ? Des observations ont  été faites aux points d’eau de Namutoni, dans le parc national d’Etosha en Namibie, pour surveiller les mâles testant la réceptivité sexuelle des femelles.

Directement à la source

D’après les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Animals, des mâles ont été vus plusieurs fois par jour en train de contrôler les femelles adultes pour leur réceptivité sexuelle imminente en les poussant à uriner. Cela impliquait principalement de renifler leurs organes génitaux. Si une femelle accédait à l’invitation, elle élargissait alors la position de ses pattes arrière, renforçait son corps, puis urinait pendant au moins cinq secondes. Le mâle plaçait alors son museau et sa langue directement dans le jet d’urine avant d’effectuer une « réponse flehmen », en levant souvent la tête en l’air.

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Une girafe mâle commence la réponse de flehmen alors qu’une femelle commence à uriner. Crédits : Lynette Hart, UC Davis

Trouver une partenaire sexuelle pouvait également prendre beaucoup de temps pour les girafes mâles. D’après les chercheurs, certains auraient ainsi tenté leur chance au mois 150 fois. Sur l’ensemble des observations, seule une de ces approches s’est finalement conclue par un accouplement. Comme chez de nombreux mammifères, celui-ci ne dure que quelques secondes. Une femelle pleine restera toutefois ensuite en gestation pendant 400 jours avant de mettre bas debout.