Seulement cinq pays se partagent désormais 70% de la nature sauvage du monde

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Une récente étude publiée dans Nature nous apprend que les espaces sauvages ne représentent plus qu’un quart de la surface de la Terre. Et seuls cinq pays se partageraient aujourd’hui 70 % de ces terres.

Il y a une centaine d’années, les terres sauvages représentaient 85 % de toutes les terres de notre planète. Un siècle d’ingérence humaine aura fait son œuvre. Selon une récente étude publiée dans la revue Nature, les terres sauvages ne représentent aujourd’hui que 23 % de toute la surface de la Terre (excepté l’Antarctique et hautes mers). Ces territoires « vierges » se répartissent dans cinq pays : l’Australie, les États-Unis, le Canada, la Russie et le Brésil.

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70 % de la nature sauvage restante du monde sont confinés dans seulement cinq pays. Crédits : Nature

« Ces résultats ne sont rien de moins qu’une histoire d’horreur pour les derniers endroits sauvages de la planète », explique James Watson, chercheur en biodiversité et conservation à l’Université du Queensland (Australie) et principal auteur de l’étude. « La nature ne sera protégée dans le monde que si ces pays assument un rôle de leader. Actuellement, ce type de leadership est absent », poursuit John Robinson, primatologue et vice-président exécutif de l’ONG WCS pour la conservation mondiale.

Si ces terres sauvages abritent un certain nombre d’espèces menacées, elles jouent également un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement de la planète, en stockant de grandes quantités de carbone. Se placer en leader implique ici de prendre un chemin différent. Il s’agit de suivre une autre voie que les autres en limitant l’impact de l’Homme sur son environnement (moins d’infrastructures et de déforestation pour laisser place aux pâturages, par exemple).

En ce sens, les auteurs de l’étude demandent aux responsables d’intégrer la préservation de ces derniers écosystèmes dans le Plan stratégique des Nations Unies pour la biodiversité, et dans l’accord de Paris sur le climat. « La perte de la nature sauvage doit être traitée de la même manière que nous traitons l’extinction, poursuit James Watson. Les pays doivent légiférer et ne pas laisser l’industrie y pénétrer. La nature a besoin d’une pause ».

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