Un seul virus peut-il exterminer toute l’humanité ?

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Cette question plutôt récurrente dans certains films catastrophes a été posée par un étudiant curieux à une spécialiste en virologie, l’étude des virus et des agents infectieux associés.

Avec la collaboration de TéléNantes, l’Université de Nantes produit l’émission baptisée Une question, un chercheur. Un étudiant a posé la question suivante à Berthe-Marie Imbert-Marcille, professeur de virologie : « Un seul virus peut-il exterminer toute l’humanité ? »

Selon la spécialiste, cette question est très actuelle, car relative à nos plus grandes peurs concernant notamment les pandémies et autres épidémies comme la dernière en date : la plus meurtrière épidémie d’Ebola (depuis l’identification du virus en 1976) ayant frappé l’Afrique de l’Ouest pendant deux ans, entre 2013 et 2015, pour un bilan de 11 315 morts (28 637 cas recensés à travers dix pays). L’impuissance face à ce désastre humanitaire était alors criante.

Berthe-Marie Imbert-Marcille passe en revue les conditions idéales d’un éventuel virus capable de ravager l’humanité entière. Pour l’experte, un tel virus ne pourrait provenir que du monde animal bien qu’une adaptabilité d’un tel virus chez l’être humain est loin d’être une évidence. Et pour cause, les virus sont « des agents pathogènes qui sont extrêmement spécifiques d’une espèce donnée », ce qui fait qu’il existe très peu de virus venant du monde animal capables d’infecter directement l’Homme. Pour y arriver, il faudrait que le virus « évolue au niveau génétique », mais ceci n’est que très peu envisageable.

La transmission d’un tel virus est également quelque chose d’important. Ce dernier devra donc se transmettre facilement afin d’infecter les milliards d’êtres humains que nous sommes. La spécialiste évoque à nouveau le virus Ebola en expliquant que sans contact direct entre les hommes, la transmission était impossible. Ainsi, un virus transmissible à toute l’humanité devrait passer par les voies respiratoires pour une diffusion massive.

Berthe-Marie Imbert-Marcille estime que les probabilités qu’un virus puisse à la fois s’adapter aux humains et se transmettre par voie respiratoire sont « extrêmement faibles ». De plus, la grande diversité des individus chez les êtres humains constituerait une raison supplémentaire pour soutenir l’incapacité d’un seul virus à décimer l’humanité entière, mais comme le rappelle l’experte en virologie, ces affirmations sont réalisées « en l’état des connaissances actuelles ».

Sources : Chaine Youtube de l’Université de Nantes