Le seul échantillon d’hydrogène métallique au monde a disparu

Crédits : Isaac Silvera/Harvard University

Les scientifiques de l’Université d’Harvard prétendaient avoir fabriqué pour la toute première fois de l’hydrogène métallique capable de révolutionner la technologie actuelle. Malheureusement, ils l’ont perdu.

Des chercheurs de Harvard annonçaient il y a quelques semaines avoir obtenu de l’hydrogène métallique en transformant l’atome le plus simple, l’hydrogène, en un véritable métal supraconducteur sous l’effet de très hautes pressions. Le « Graal » de la physique moderne, en somme. Seulement la découverte fut après coup sérieusement remise en doute par certains chercheurs, notamment au niveau de la pression atteinte revendiquée par l’étude pour obtenir un tel matériau. Et les doutes ne risquent pas de s’estomper : le seul et unique échantillon prétendument fabriqué a disparu.

Le minuscule échantillon était conservé entre deux petits diamants afin d’étudier ses propriétés à une température proche du zéro absolu et à une pression bien supérieure à celle que l’on pourrait retrouver au centre de la planète. Le drame est alors survenu le 11 février dernier alors que les scientifiques tentaient de mesurer la pression de la pièce en question à l’aide d’un laser à faible puissance. L’échantillon devait ensuite être transféré vers l’Argonne National Laboratory à Chicago pour des tests supplémentaires. C’est alors qu’aurait retenti un petit « clic », indiquant que l’un des diamants s’était brisé en une fine poussière. La perte du diamant a entraîné de manière inexplicable la perte de la pièce d’hydrogène métallique.

Crédits : Silver et al.

Problème : il ne s’agit pas là d’une boucle d’oreille qui aurait roulé sous la table. Nous parlons ici d’un échantillon d’environ 1,5 micromètre d’épaisseur et de 10 micromètres de diamètre, soit environ un cinquième du diamètre d’un cheveu humain. Il y aura donc encore beaucoup de scepticisme et de controverses au sein de la communauté scientifique puisque rappelons qu’à température ambiante et à pression normale, l’hydrogène métallique se transforme en gaz. En d’autres termes, soit l’échantillon a disparu, soit il n’a jamais existé. L’équipe assure quant à elle vouloir prochainement répéter le processus pour convaincre une bonne fois pour toutes les plus sceptiques.

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