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Comment les serpents ont perdu leurs pattes il y a 100 millions d’années

Credit: Wikimedia commons

Au cours de l’histoire évolutive des serpents, il y eut à un moment donné une perte des membres antérieurs et postérieurs. Mais les pattes de serpents n’ont pas totalement disparu puisque l’on peut encore voir les vestiges de ces membres disparus, notamment chez le python.

Il y a environ 100 millions d’années, les serpents évoluaient pour perdre leurs membres, une perte provoquée par une série de mutations qui a eu lieu sur le gène Sonic hedgehog (SHH) comme le suggèrent Martin Cohn, professeur de génétique moléculaire et de microbiologie à l’Université de Floride, et Francisca Leal, doctorante, dans la revue Current Biology. En effet, il y a encore 150 millions d’années, les serpents possédaient des membres antérieurs et postérieurs.

Mais ces membres n’ont pas totalement disparu, comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous, avec le python qui arbore de petites griffes noires situées sur le ventre. « Ces articulations vestigiales nous donnent de précieuses indications sur l’histoire évolutive des serpents ; ils ont conservé une partie importante du système de développement des membres. Ces résultats suggèrent que les pattes n’ont pas complètement disparu, et que les embryons de python développent le support squelettique nécessaire à la formation des pattes avant que la partie distale du membre ne dégénère au cours de l’embryogenèse« , déclare Martin Cohn.

Cette série de mutations est intervenue il y a 100 millions d’années sur le gène Sonic Hedgehog qui est essentiel dans le contrôle du développement des membres. Cela a ainsi diminué la fréquence de l’expression de ce dernier. Une série de trois mutations ont fini par faire disparaître le site d’initiation de la transcription de ce gène, soit là où les protéines et l’ADN se lient.

Si les vestiges de ces membres existent chez le python ou le boa, ce n’est cependant pas le cas pour le cobra ou la vipère. « Les résultats nous indiquent que le développement des membres du python est beaucoup plus avancé que ce que nous pensions. Ils possèdent des pattes embryonnaires mais les cellules ne terminent pas le processus de développement du squelette. » explique Martin Cohn.

En effet, au stade embryonnaire, le python développe ses membres qu’il perd dans les derniers moments de ce stade. « Nous avons découvert que les embryons de python développaient non seulement un fémur, mais aussi un tibia, un péroné et des os du pied. Cependant, ces structures dégénèrent avant d’être parfaitement formées, car elles ne sont que provisoires » conclut Cohn.

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Rédigé par David Louvet-Rossi