Serons-nous bientôt capables de photographier des exoplanètes ?

exoplanète
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Nous déduisons aujourd’hui la présence de planètes par des moyens indirects, la luminosité des étoiles parentes empêchant toute imagerie directe. Mais serons-nous un jour capables d’observer directement ces exoplanètes ? Un nouvel instrument pourrait bientôt nous le permettre.

Plus de 3 500 exoplanètes ont été découvertes au cours de ces dernières décennies. La plupart d’entre elles sont des géantes gazeuses, ressemblant tantôt à Jupiter, tantôt à Neptune. Cependant, plusieurs ont également été déterminées comme étant de type « terrestre », ce qui signifie qu’elles sont rocheuses et en orbite dans les zones habitables de leurs étoiles respectives. Il est revanche encore difficile de déterminer les conditions de surface de ces mondes potentiellement viables, les astronomes étant actuellement incapables d’étudier directement ces planètes. Ils déduisent en effet leur présence par des moyens détournés, la luminosité de l’étoile parente empêchant toute observation directe.

Mais les choses pourraient bientôt changer grâce à un nouvel instrument appelé DARKNESS. Il s’agit d’une caméra supraconductrice – la plus grande et la plus sophistiquée au monde – qui permettra aux astronomes de détecter des planètes autour d’étoiles proches. L’idée : bloquer la lumière des étoiles pour finalement révéler leur(s) planète(s). À l’heure actuelle, les scientifiques sont forcés de déterminer si une planète pourrait soutenir la vie en fonction de sa taille, de sa masse et de sa distance par rapport à son étoile. Ce nouvel instrument aiderait en revanche à établir des contraintes supplémentaires sur le fait qu’une planète soit potentiellement habitable ou non, en mesurant par exemple les composés atmosphériques.

L’instrument DARKNESS est l’appareil photo le plus avancé au monde. Il permettra la détection des planètes autour des étoiles les plus proches. Crédit : UCSB

DARKNESS est d’ores et déjà opérationnel, et installé sur le télescope Hale de l’observatoire de Palomar près de San Diego, en Californie (États-Unis). En mai, les chercheurs analyseront une première salve de données sur des planètes autour d’étoiles proches de type M (naines rouges), autour desquelles de nombreuses planètes rocheuses ont été découvertes ces dernières années. L’exemple le plus notable est celui de Proxima b, qui orbite autour de Proxima du Centaure, à environ 4,25 années-lumière.

Bientôt, nous donc serons en mesure de prendre des photos de planètes dans les zones habitables des étoiles de faible masse voisines, et de chercher la vie dans leurs atmosphères. En plus de l’étude des planètes rocheuses à proximité, cette technologie permettra également aux astronomes d’étudier plus en détail les pulsars et de déterminer le décalage vers le rouge de milliards de galaxies, permettant des mesures plus précises de l’expansion de l’Univers.

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