Selon une étude, un cycle menstruel irrégulier est un facteur de risque de mortalité prématurée

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Des chercheurs étasuniens et chinois ont mené une étude sur le cycle menstruel des femmes. Selon les résultats, un cycle menstruel irrégulier peut être le signe de risques accrus de mortalité prématurée. Pour les scientifiques, le cycle menstruel est un signe clinique vital pour toutes les femmes.

Cycle menstruel et mortalité

Un cycle menstruel régulier témoigne du fonctionnement normal de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien. Il s’agit donc chez les femmes d’un marqueur clinique permettant de comprendre l’état de santé général. Or, un cycle menstruel irrégulier peut être le signe d’un dérèglement de cet axe. Dans le passé, des chercheurs avaient associé la perturbation du cycle menstruel à des maladies non transmissibles. Citons le diabète de type 2, le cancer de l’ovaire, les maladies coronariennes et les problèmes de santé mentale.

Tentant d’expliquer ce phénomène, les hypothèses privilégient certains mécanismes possiblement liés à un environnement hormonal perturbé. Citons par exemple l’hyperinsulinémie (inflammation chronique) ou encore les troubles métaboliques. L’impact d’un tel cycle sur la mortalité est d’ailleurs assez peu connu, comme en témoigne une disponibilité limitée des données sur le sujet. L’étude publiée dans le British Medical Journal le 30 septembre 2020 avait pour objectif de fournir davantage de données à propos des liens existants entre ces deux variables.

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Une forte corrélation

Les données qu’ont récolté les chercheurs des universités d’Harvard, du Michigan (États-Unis) et du Huazhong (Chine) proviennent de la Nurse Health Study II. Il s’agit d’une cohorte composée essentiellement d’infirmières. Ainsi, l’étude ne concerne pas un échantillon représentatif de la population féminine des États-Unis. Les données sont relatives au cycle menstruel de ces femmes entre 14 et 17 ans, entre 18 et 22 ans et enfin entre 29 et 46 ans. Selon les résultats, les risques de mortalité prématurée, à savoir mourir avant 70 ans augmente de 73 % dans le cas des femmes ayant un cycle irrégulier, ou des cycles anormalement espacés dans le temps. Cette corrélation est d’ailleurs plus forte au sujet des femmes ayant une maladie cardiovasculaire ou assujetties au tabagisme.

L’Académie de pédiatrie des États-Unis a déjà évoqué la nécessité de considérer le cycle menstruel comme un signe vital de la santé des adolescentes. Néanmoins, l’étude permet de comprendre que ceci ne se limite pas aux adolescentes mais concerne toutes les femmes. Les chercheurs estiment que le personnel soignant doit davantage inclure les caractéristiques du cycle menstruel chez les femmes, et ce tout au long de leurs années de procréation. Le but ? Éviter les problèmes de santé sur le long terme en modifiant le style de vie des femmes à risque.