Prendre place à bord d’une voiture neuve est on ne peut plus agréable. Outre la satisfaction d’être au volant d’un véhicule n’ayant jamais servi, l’odeur qui s’en dégage est tout aussi appréciable. Néanmoins, une étude récente vient jouer les rabat-joie. Selon une équipe de chercheurs étasuniens, l’air circulant à l’intérieur des voitures neuves serait en effet mauvais pour notre santé. Comment cela est-il possible ?
Aussi nocif que les gaz des pots d’échappement
Les personnes ayant eu la chance d’acquérir une voiture neuve le savent bien : l’odeur des premières utilisations est très agréable. Et pourtant, cette même odeur serait loin d’être idéale pour la santé humaine. Une étude à paraître dans le volume 149 de la revue Environment International (avril 2021) compare la nocivité de l’air intérieur des voitures neuves à celle des gaz émis par les pots d’échappement.
Les chercheurs de l’Université de Californie à Riverside (États-Unis) rappellent qu’outre-Atlantique, les citoyens passent en moyenne une heure par jour sur la route pour se rendre à leur travail. Or, les personnes conduisant une voiture plus de vingt minutes par jour joueraient avec leur santé. Outre le temps passé dans les véhicules, les scientifiques ont pris en compte des études antérieures concernant le taux de produits chimiques présent dans l’habitacle des voitures neuves.
Deux substances particulièrement nocives
Le fait que la plupart des gens trouvent agréable l’air intérieur d’une voiture neuve n’est pas le fruit du hasard. Les chercheurs à l’origine de cette étude évoquent un bouquet olfactif notamment composé de benzène (C₆H₆) et le formaldéhyde (CH2O). Il y a peu, nous évoquions brièvement le benzène qui dégage une odeur douce et sucrée. Celle-ci se retrouve notamment aux abords des pompes à essence. Il s’agit également d’un des composants des cigarettes, tout comme le formaldéhyde. Or, ces composés chimiques très volatils sont issus des plastiques, adhésifs, peintures et autres textiles des véhicules. Présents dans l’air, ces derniers impactent donc le conducteur et les passagers. S’exposer à ses substances sur la durée peut causer des nausées, vomissements, éruptions cutanées et dans le pire des cas, des cancers. Malheureusement, la plupart des conducteurs passent largement plus de vingt minutes par jour dans l’habitacle de leur voiture.
Les chercheurs ont évoqué certains moyens de préserver les occupants des véhicules. Il peut par exemple s’agir d’ouvrir les fenêtres autant que possible. Utiliser une moto ou un autre deux-roues permet également d’éviter l’exposition à ces substances. Par ailleurs, même si l’odeur du neuf disparaît avec le temps, les composés volatils continueraient de se diffuser. Les scientifiques préconisent donc l’utilisation de matières alternatives moins dangereuses dans le but de prévenir les risques. Les constructeurs automobiles entendront-ils ce message ? L’avenir nous le dira.