Selon une étude, les jeux vidéo ne seraient pas responsables de la violence chez les jeunes

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Une étude britannique récente estime qu’il n’y a aucune corrélation entre la pratique des jeux vidéo et la violence qui s’exprime parfois dans la vie réelle. La méthodologie utilisée au cours de ces recherches est nouvelle par rapport aux études antérieures.

Quand la politique fustige le jeu vidéo

La fusillade de Parkland (Floride) survenue le 14 février 2018 a fait 17 morts et 15 blessés dans un lycée. Après cette catastrophe, le président américain Donald Trump avait fustigé les jeux vidéo et convoqué l’Entertainment Software Association (ESA), le principal lobby représentant les intérêts de l’industrie du jeu vidéo aux États-Unis.

Le but était de discuter du possible lien entre les jeux violents et les tueries de masse. Au passage, notons que la National Rifle Association (NRA, le très influent lobby des armes à feu) n’avait pas été inquiétée. Et pourtant, une étude menée par l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et publiée le 13 février 2019 dans la revue Royal Society Open Science a tiré des conclusions différentes sur le lien entre jeux vidéo et violence.

Une méthodologie différente

Les chercheurs de l’Oxford Internet Institute ont indiqué dans un communiqué avoir travaillé sur un large échantillon : 2008 personnes au total. Il comprenait 50% d’adolescents britanniques âgés de 14 et 15 ans et 50% de personnes s’occupant de ces mêmes jeunes. Ces jeunes ont relaté leurs dernières expériences de jeu et les contenus violents des jeux ont été recensés. Puis les tuteurs ont évalué le comportement observé chez leurs jeunes.

« Les conclusions de l’étude ont été dérivées d’une étude suivant le Registered Reports Protocol. Le plan d’échantillonnage et l’approche statistique de l’étude ont été évalués avant la collecte des données. La modélisation par régression linéaire multiple a vérifié si les relations entre le jeu vidéo violent (codé par les chercheurs) et les comportements agressifs et d’aide (jugés par les parents) étaient positives, négatives, linéaires ou paraboliques« , peut-on lire dans le document.

Ainsi, l’hypothèse selon laquelle s’adonner à une pratique régulière et intensive de ces jeux rendrait de plus en plus violent serait erronée. En effet, les chercheurs estiment qu’il n’y a aucun lien avec fait d’assassiner des personnes dans la vie réelle.

Crédits : PxHere

Une critique des études précédentes

L’étude menée par l’Université d’Oxford est une critique des études menées auparavant. Citons par exemple le General Aggression Model (GEM) de 2017. Il associait l’excitation physiologique liée à l’agression (donc l’agressivité) ainsi que l’isolement social avec les jeux vidéo violents.

Selon les chercheurs britanniques, ce genre d’étude laisse apparaître des « faux positifs » chez seulement certains chercheurs à l’origine du GEM. Or, l’agressivité semble être une notion trop vague pour être mesurée statistiquement de manière efficace. Ainsi, l’étude d’Oxford indique avoir tenté quelque chose de différent en interrogeant le duo adolescents-parents. Finalement, ils sont arrivés à la conclusion qu’il n’était pas encore possible de révéler une corrélation entre les jeux vidéo violents et la violence dans la vie réelle.

Sources : Games IndustrySiècle Digital

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