Selon une étude, les activités humaines augmentent le risque de pandémie !

agriculture intensive blé
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Saviez-vous que trois maladies infectieuses sur quatre proviennent du monde animal ? Une étude récente a conclu qu’il s’agissait la d’une preuve qu’au fil des générations, les activités humaines ont favorisé la transmission des agents pathogènes. Cela inclut la manière dont l’Homme a aménagé et exploité les espaces.

La faute aux activités humaines

À la source de l’actuelle pandémie de Covid-19 se trouve le coronavirus SARS-CoV-2 d’origine animale. Ainsi, au fil des mois, la lumière a été plus ou moins braquée sur les zoonoses. Il s’agit des maladies et infections transmissibles de l’animal à l’homme de manière directe ou indirecte. Or, la plupart des gens estiment que la faute appartient à la nature sauvage, plus grand réservoir de ces maladies.

Dans une étude publiée dans la revue Nature le 5 août, des chercheurs de l’University College London (Royaume-Uni) ont conclu que la faute était avant tout celle des hommes. Selon les directeurs de l’étude, le problème se situe au niveau des activités humaines, toujours plus nombreuses. Plus précisément, il est question de la conversion des zones naturelles en zone urbaine ou agricole.

En raison des activités humaines, des zones naturelles telles que des forêts primaires, des prairies et même des déserts disparaissent. Ceci a notamment pour effet la perte définitive de nombreuses espèces animales. Cependant, d’autres prolifèrent de façon importante. Or, il s’avère que cette prolifération concerne surtout des espèces plus susceptibles de véhiculer des agents pathogènes pouvant se transmettre aux humains.

déforestation forêt atlantique
Crédits : WWF

Une conclusion inquiétante

Dans le cadre de leur étude, les scientifiques ont eu recours à la base de données du projet Projecting Responses of Ecological Diversity in Changing Terrestrial Systems (Predicts). Celle-ci contient pas moins de 3,2 millions d’enregistrements provenant de 666 études s’intéressant à l’utilisation de l’espace et l’impact sur les espèces. L’objectif ? Déterminer les espèces animales les plus touchées par la progression des activités humaines.

Ensuite, les chercheurs ont mené une enquête au moyen de six bases de données contenant au total les informations de 3 883 hôtes vertébrés potentiels pour 5 694 agents pathogènes. Le but était ici d’évaluer les risques pour chaque espèce quant à la possibilité que celles-ci puissent héberger un agent pathogène.

Selon les résultats, le danger est plus important la où les activités humaines envahissent le plus les espaces naturels. Dans ces zones, le nombre d’espèces à risque ainsi que les effectifs appartenant à ces espèces sont plus élevés qu’ailleurs. C’est également le cas du nombre d’agents pathogènes. Au-delà des considérations en lien avec le dérèglement climatique, il semble que stopper l’expansion des activités humaines et protéger les zones naturelles soit plus que jamais une priorité.