Selon une étude, le botox aurait des effets antidépresseurs !

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Et si à terme, le botox était capable de soigner la dépression ? Cette question a été posée dans le cadre d’une étude récente. Selon les résultats, le botox pourrait faire plus qu’effacer les signes de l’âge.

Limiter les expressions faciales négatives

Selon une publication de l’INSERM, une personne sur cinq a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie. Néanmoins, les traitements actuels ne sont efficaces qu’à raison de 70 %. Ainsi, d’autres pistes de traitements sont explorées, telles que des infusions de kétamine et des doses de psilocybine, le principe actif des champignons hallucinogènes. Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 30 juillet 2020, il est question des injections de Botox.

Le botox (ou toxine botulique) est une toxine sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum, responsable du botulisme. Il s’avère que ses propriétés neurotoxiques en font un des poisons les plus puissants. Toutefois à faible dose, nous l’utilisons couramment pour un usage thérapeutique ou esthétique.

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Les chercheurs de l’Université de Californie à San Diego (États-Unis) pensent néanmoins que le botox pourrait agir sur la dépression. Selon eux, le botox serait capable d’entraver une boucle de rétroaction entre les expressions faciales négatives dans la région glabellaire, c’est-à-dire derrière la peau entre les sourcils et au-dessus du nez. Toutefois, l’inconnue concerne à la fois la nature et la durée d’un tel effet. Par ailleurs, les directeurs de l’étude indiquent que cet effet n’aurait aucun rapport avec la zone d’injection ou autres conditions médicales. Autrement dit, il ne serait aucunement nécessaire de procéder à des injections parfois problématiques au niveau des muscles faciaux.

Modifier l’activité neuronale

Le botox pourrait également pénétrer les structures du système nerveux central. Rappelons que le rôle de ce dernier est de recevoir, enregistrer et interpréter les signaux provenant de la périphérie et d’organiser la réponse à envoyer. Une étude datant de 2015 évoquait les injections de botox dans le traitement des spasmes musculaires. Or, ces injections peuvent atteindre le système nerveux central, modifier l’activité neuronale et affecter les groupes de muscles opposés ainsi que les réflexes.

Évoquons également le fait que la tension musculaire (le maintien de la contraction partielle des muscles) dans diverses régions du corps est aussi un symptôme de la dépression. Or, le botox pourrait contribuer à une réduction de cette tension musculaire et ainsi réduire la dépression. Enfin, l’étude en question explique que les effets secondaires du botox auraient été plus ou moins laissés de côté. Ainsi, il faudra mener des recherches supplémentaires afin de mieux comprendre ces effets et les risques pour la santé.