Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs allemands affirment que les intelligences artificielles génératives telles que ChatGPT ont déjà modifié la manière avec laquelle les humains s’expriment à l’oral. Ces travaux montrent notamment que certains mots ont vu leur fréquence d’utilisation augmenter.
Les humains imitent-ils de plus en plus l’IA à l’oral ?
Il y a peu, des chercheurs étasuniens se posaient la question suivante : et si ChatGPT nous rendait de plus en plus « stupides » ? Pour les auteurs, un recours trop régulier aux intelligences artificielles génératives (LLM) ferait en sorte que notre cerveau travaille moins, un détail potentiellement source d’inquiétude.
Le 30 juin 2025, une autre étude a fait son apparition sur la plateforme arXiv, menée par une équipe du Max Planck Institute for Human Development (Allemagne). Pour ces scientifiques, les LLM tels que ChatGPT auraient déjà transformé notre manière de nous exprimer à l’oral. Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont analysé pas moins de 280 000 vidéos en anglais provenant de 20 000 chaines YouTube. Ces contenus, principalement issus d’institutions académiques, incluaient des discussions, des discours, ainsi que des présentations.
Selon les chercheurs, certains mots que ChatGPT utilise de manière abondante auraient connu une augmentation importante de leur fréquence d’utilisation par les humains à l’oral et ce, dans les 18 mois suivant la diffusion de ce service d’IA. Pour les auteurs, il s’agit ici d’une preuve empirique que les humains imitent de plus en plus les LLM dans leur langage parlé.
Une réduction involontaire (ou volontaire) de la diversité linguistique
Concrètement, dans les 18 mois ayant suivi la mise à disposition de ChatGPT au grand public, certains mots anglais comme « delve » (creuser, fouiller), « realm » (domaine, royaume) ou « meticulous » (méticuleux, minutieux) ont connu une augmentation d’au moins 51% quant à leur utilisation à l’oral par les humains. Par ailleurs, si les auteurs de l’étude ont focalisé leur attention sur des contenus de nature académiques, ceux-ci estiment que des résultats similaires auraient été obtenus dans d’autres contextes.
Les scientifiques expliquent que leurs travaux soulèvent potentiellement certaines préoccupations sociétales et politiques relatives au potentiel de l’IA, principalement au niveau d’une réduction involontaire de la diversité linguistique. Les auteurs indiquent qu’il est également possible que ce problème soit volontaire et ce, dans un objectif de manipulation des masses.
Enfin, il est important de souligner que cette étude, à l’instar de celle mentionnée en tout début d’article, a seulement fait l’objet d’une pré-publication. Ainsi, les informations que ces travaux contiennent ainsi que les conclusions des chercheurs doivent être considérées avec le recul nécessaire. Et pour cause, ces études n’ont pas fait l’objet d’une validation par des pairs, en tout cas pour l’instant.
