Selon une étude, ce coronavirus du porc pourrait infecter les humains

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Une nouvelle étude indique que le coronavirus SADS-CoV aurait la capacité d’infecter les humains. Or, ce coronavirus concerne habituellement le porc. S’agit-il d’une réelle menace ? Que faut-il savoir sur ce virus ?

Une étude inquiétante

La deuxième vague du coronavirus SARS-CoV-2 frappe désormais la France, comme en témoigne la récente mise en place du couvre-feu. Alors que la pandémie de Covid-19 ne faiblit pas, un autre coronavirus préoccupe la science. Il s’agit du coronavirus du syndrome de la diarrhée aiguë porcine (SADS-CoV), un virus découvert en 2016 en Chine. Comme son nom l’indique, le SADS-CoV touche les porcs et devrait être inoffensif pour les humains. Néanmoins, une étude parue dans la revue PNAS le 12 octobre 2020 livre une conclusion différente. Selon les chercheurs de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis), le SADS-CoV serait capable d’infecter un important spectre de cellules humaines, notamment dans les intestins, le foie ainsi que les poumons.

Ce SADS-CoV appartient à la même famille que le SARS-CoV-2 à l’origine de la pandémie de Covid-19. En revanche, celui-ci est d’un genre différent. Le SADS-CoV est un alphacoronavirus et le SARS-CoV-2, un bêtacoronavirus. En revanche, le SADS-CoV est du même type que les deux autres alphacoronavirus concernant les humains. Il s’agit des HCoV-229E et HCoV-NL63 à l’origine de rhumes sans gravité.

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Davantage de preuves sont nécessaires

Selon les directeurs de l’étude, les alphacoronavirus peuvent représenter une menace aussi importante que les bêtacoronavirus. Ceci s’explique par leur capacité à passer d’une espèce à l’autre très rapidement. Les chercheurs évoquent également le fait que le SADS-CoV est un dérivé du HKU2, un coronavirus de la chauve-souris. Or, la distribution de cet animal est très répandue dans le monde. Concernant les symptômes chez le porc, le SADS-CoV génère les mêmes que ceux du virus de la diarrhée épidémique porcine (PED), à savoir diarrhée aiguë et autres vomissements. Particulièrement fulgurant, ce coronavirus cause une mortalité de 90 % chez les porcelets de moins de cinq jours.

Il faut également savoir que le SADS-CoV infecte surtout les intestins, là où le SARS-CoV-2 se concentre sur les poumons. Cela ne veut pas dire que le coronavirus porcin est moins dangereux. Au contraire, les intenses diarrhées et vomissements peuvent causer des déshydratations importantes et donc, la mort. Par ailleurs, les scientifiques en charge de l’étude indiquent qu’il n’existe pour l’heure aucune immunité croisée avec les autres alphacoronavirus du rhume. Or, ceci aurait pu protéger les humains d’un passage interespèces.

Les chercheurs expliquent que le remdesivir pourrait être efficace contre le SADS-CoV. Évidemment, d’autres recherches devront en apporter la preuve. Toutefois, les chercheurs recommandent dans un premier temps de surveiller les élevages et les exploitants dans l’attente d’un vaccin chez le porc. L’objectif est d’éviter un possible passage chez l’humain, mais aussi de lourdes pertes au niveau des cheptels.