Les patients déclarés guéris du Covid-19 et testés de nouveau positifs à la maladie expulsent en réalité des cellules pulmonaires mortes, a déclaré mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’hypothèse d’une possible réinfection à court terme est donc pour le moment écartée.
Alors que la Corée du Sud était en train de prendre le dessus sur l’épidémie de Covid-19, 116 nouveaux cas déclarés positifs après guérison il y a quelques semaines avaient laissé les chercheurs perplexes. Mêmes cas de figure en Chine et au Japon, où les autorités ont rapporté que plusieurs personnes guéries de l’infection avaient pourtant été testées positives une seconde fois. Se posait alors forcément la question suivante : peut-on attraper ce coronavirus deux fois ?
L’hypothèse de la réinfection écartée (pour le moment)
Beaucoup, dès l’annonce de ces résultats, ont eu tendance à vite écarter l’idée d’une possible réinfection, privilégiant davantage la thèse de la présence de « traces de virus pas complètement éliminées ». À l’instar de Florian Krammer, virologiste à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai à New York (États-Unis).
« Je ne dis pas que la réinfection est impossible mais dans ce court laps de temps, c’est peu probable », a-t-il expliqué il y a quelques jours, interrogé par le New-York Times. « Même les formes d’infection les plus légères doivent laisser au moins une immunité à court terme contre le virus chez le patient en convalescence ».
L’inquiétude naissante vis-à-vis de ces possibles cas de réinfection a tout de même poussé l’OMS à se pencher sérieusement sur la question. Et l’organisation se veut aujourd’hui rassurante.
« Nous sommes conscients que certains patients sont positifs après s’être rétablis cliniquement », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’OMS. « Mais d’après ce que nous savons actuellement – et cela est basé sur des données très récentes – il semble que ces patients expulsent en réalité les restes de matériaux de leurs poumons, dans le cadre de la phase de récupération ».
Dans une interview accordée à la BBC il y a quelques jours, Maria Van Kerkhove, une des responsables de la gestion de la pandémie à l’OMS, avait en effet assuré qu’il s’agissait de « cellules mortes » dans les poumons qui remontaient et conduisaient au test positif. « Ce n’est pas un virus contagieux, ce n’est pas une réinfection, ce n’est pas une réactivation. Cela fait partie du processus de récupération », avait-elle insisté.
Une immunité… mais pour combien de temps ?
Malgré tout, même si ces résultats suggèrent que les patients infectés développent rapidement des anticorps (dans les trois semaines) et sont donc immunisés contre le Covid-19 au moins à court terme, cela ne répond pas pour autant à des questions cruciales : sommes-nous complètement immunisés après l’infection ? Et si oui, à quel degré et pendant combien de temps ? « Nous n’avons pas de réponse », avait insisté Maria Van Kerkhove.
Pour certains virus, comme la rougeole, celles et ceux qui la contractent sont immunisés à vie. Pour d’autres, tels que le SRAS, l’immunité durera de quelques mois à quelques années. Concernant le SRAS-CoV-2, nous n’avons pas encore assez de recul pour tirer ce type de conclusion.
Source : AFP