Selon cet industriel, le monde n’a pas assez de lithium

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Crédits : HT Ganzo / iStock

Pour de nombreux observateurs, la transition écologique ne pourra pas se faire sans un remplacement du parc automobile thermique par des véhicules électriques. Cependant, le PDG d’une société minière pense que ce ne sera pas possible dans la mesure où notre planète ne disposerait pas de ressources naturelles suffisantes, dont le fameux lithium.

Pas suffisamment d’usines d’extraction et de production

Il y a quelques semaines, nous évoquions le plan climat de Joe Biden, celui-ci pouvant potentiellement redonner un peu d’espoir à la planète. Au programme, une réduction de 40 % des émissions de CO2 du pays d’ici 2030, par rapport à celles de 2005. Par ailleurs, une des mesures adoptées n’est autre que la réduction de 50 % de la vente de nouveaux véhicules à essence dans la décennie en cours. Cette décision fait écho à celle de l’Union européenne qui désire en finir avec le commerce de véhicules Diesel et essence d’ici 2035.

Pour les États-Unis et l’Europe, la disparition progressive des véhicules à moteur thermique doit s’accompagner d’une augmentation de la production de véhicules électriques. Or, leur fabrication nécessite des matériaux pour lesquels il n’existe pas encore suffisamment d’usines d’extraction et de production. De plus, il faut dire que les chaînes d’approvisionnement sont déjà en tension et qu’à l’avenir, cela n’ira pas en s’arrangeant dans un contexte de hausse de la demande.

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Crédits : Håkan Dahlström / Flickr

Difficile de se montrer optimiste

Dans une interview pour Yahoo Finance le 6 septembre 2022, Keith Philips, le PDG de la société minière Piedmont Lithium, s’est montré très peu optimiste. Il estime en effet que le monde ne dispose pas d’une quantité suffisante de lithium pour répondre à une demande croissante. Plus précisément, s’il est possible que les réserves de lithium des États-Unis puissent réduire de 50 % les ventes de véhicules à essence, Keith Philips pense que cela ne pourra pas se faire d’ici 2030. L’industriel évoque entre autres une « crise pour obtenir le matériel » dans le cadre d’une production de lithium aussi importante.

Il faut dire qu’aujourd’hui, les producteurs font déjà face à des tensions, car la demande pour les véhicules électriques a fortement augmenté. Par tension, il faut comprendre que les structures ne sont pas suffisantes pour répondre à cette demande en hausse. De plus, les problèmes au sein de la chaîne d’approvisionnement, notamment en lien avec la guerre en Ukraine et le confinement en Chine, engendrent des retards conséquents. Dans le contexte actuel, il est donc difficile d’imaginer pouvoir faire face à la multiplication de la demande prévue pour les deux prochaines décennies.

Enfin, il faudra tout d’abord développer les infrastructures telles que de nouvelles usines de production de lithium, mais cela prendra beaucoup de temps : entre cinq et dix ans. De plus, les procédures administratives sont parfois très longues dans certaines régions du monde, notamment aux États-Unis. Dans ce pays, obtenir les autorisations nécessaires à l’ouverture d’une nouvelle usine peut en effet prendre plusieurs années.