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Crédits : Jopelka / iStock

Selon cette étude, la moitié des sols français sont en mauvais état ! Une crise agricole en perspective ?

Récemment, la start-up Genesis a publié le premier baromètre de la santé des sols en France. Malheureusement, les résultats laissent pas vraiment de place à l’optimisme. Moins d’un tiers des terres arables et 1/9e des vignobles sont en bonne santé.

Les vignobles davantage impactés

D’une manière générale, nous mesurons souvent la qualité de l’eau et celle de l’air. Pourquoi ne pas évaluer la qualité des sols ? La start-up Genesis a justement comblé ce manque, comme l’indiquait dernièrement un article du magasine Réussir, leader de l’information professionnelle des filières agricoles et alimentaire en France. Il est ici question du tout premier baromètre de la santé des sols dans notre pays.

Selon Genesis, 27 % des terres arables sont en bonne santé et seulement 10% des vignobles. Plus précisément, 45 % des terres arables sont dans un état « moyen », 26 % dans un état « dégradé » et 3 % dans un état « critique ». Du coté des vignobles, 33 % des terres sont dans un état « moyen », 41 % dans un état « dégradé », et 16 % dans un état « critique ».

Cependant, la start-up affirme que 66 % des forêts et 68 % des prairies françaises sont en bonne santé. Autrement dit d’une manière plus globale, 48% des sols français – terres agricoles, forets et prairies – se trouve sans un bon (ou très bon) état de santé. Ces sols couvrant un total de 17 millions d’hectares peuvent d’ailleurs être considérés comme étant résilients face aux pressions climatiques et anthropiques. La carte visible ci-dessous montre les zones concernés par ces états, notés de 0 à 10.

carte France santé des sols
Crédits : Genesis / Baromètre de la santé des sols en France

Des disparités entre les régions mais pas seulement

Genesis a utilisé des données d’analyse d’échantillons de sol prélevés sur une trentaine de centimètres. Par ailleurs, les chercheurs ont mesuré les indicateurs physico-chimiques pour chaque échantillon, selon des méthodes standardisées dont les détails ont été publiés dans la revue Science of The Total Environment en 2023. Parmi les indicateurs, nous retrouvons la présence de biodiversité et de nutriments dans les sols mais aussi, la capacité de ces derniers à retenir l’eau et à stocker le carbone. Les mesures ont ensuite fait l’objet d’une pondération en fonction du type de sol et du climat pour chaque échantillon. Ceci a été possible grâce a des modèles l’optimum et le minimum attendu dans un « cluster pédoclimatique », ceux-ci reposant sur pas moins de 12 000 analyses de sols.

Les résultats du baromètre montrent des disparités entre les régions. En effet, la Bourgogne – connue pour sa forte activité viticole – affiche des scores de santé des sols alarmants, alors que le Grand Est affiche des scores plutôt bons, en partie en raison d’une forte présence de forets. Genesis a également mentionné des variations au sein même des systèmes de production, par exemple les grandes cultures. Certaines parcelles proches les unes des autres ne reçoivent par les mêmes pratiques agricoles. Ainsi, les résultats du baromètre permettent de mettre en avant certaines pratiques dégradant les sols, telles que la fertilisation minérale, le labour profond ou encore, l’absence de jachère et de couvert végétal.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.