Les séismes à l’origine d’effondrements marins de l’autre côté de la Terre ?

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Des chercheurs américains ont fait le lien entre deux événements distants de plusieurs milliers de kilomètres : d’énormes effondrements sous-marins survenus au large de l’ouest des États-Unis et un tremblement de Terre touchant l’Indonésie quelques mois plus tôt.

Comment deux événements géologiques situés sur des continents différents peuvent-ils avoir un lien ? La réponse a été apportée par H. Paul Johnson et son équipe de l’École d’Océanographie de l’Université de Washington (États-Unis) dans une étude publiée dans le Journal of Geophysical Research du 17 juin 2017.

Ces deux événements se sont produits chacun à 13 500 kilomètres l’un de l’autre. Les chercheurs ont établi qu’un séisme qui s’est manifesté en Indonésie est à l’origine de très importants effondrements marins qui se sont produits quatre mois après au large des villes de Vancouver (Canada) et de Seattle (États-Unis). Ces effondrements ont été mesurés par des sismographes installés dans la zone de subduction de Cascadia débutant à une centaine de kilomètres du littoral.

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La zone de subduction de Cascadia est une sorte de talus continental en forme de pente sur lequel les sédiments marins s’accumulent jusqu’à créer une instabilité insoutenable. Cette situation conduit généralement à des effondrements (courants de turbidité) parfois capables d’engendrer des tsunamis puissants suivant les cas.

Dans les résultats de l’étude, Paul Johnson explique le lien avec le séisme asiatique :

« Les sismomètres étaient équipés de capteurs de température et de pression capables de détecter l’arrivée de ces coulées de boues sous-marines, même si ce n’était pas leur fonction première. Ainsi nous avons observé que les premières coulées surviennent juste après le séisme indonésien, alors qu’il n’y a aucune sismicité locale. Ensuite, l’instabilité s’accentue peu à peu durant des semaines jusqu’à déboucher sur des courants de turbidité puissants. »

L’étude est intéressante dans la mesure où les courants de turbidité sont habituellement imputés à des tremblements de terre qui se produisent dans une zone assez proche. Les recherches sont donc à l’origine d’une possible remise en cause des méthodes connues d’évaluation du risque sismique.

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Il faut savoir que pour prendre connaissance de l’histoire sismique d’une région donnée, l’utilisation de carottes sédimentaires marines est faite puisqu’enregistrant ce genre d’activité. Il s’agit alors de la preuve de séismes locaux que l’on désigne au passage comme responsables d’effondrements marins. Cette méthode permettait donc de comprendre la façon dont les séismes influençaient les effondrements marins, mais comme l’indique Paul Johnson, « si le séisme a eu lieu à l’autre bout du monde, tout le raisonnement s’effondre ».

Sources : Science Daily – Science & Vie