Voici pourquoi vous feriez-bien de vous parler à vous-même à la troisième personne

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Vous parler à vous-même à la troisième personne permettrait de réduire le stress et les émotions négatives en prenant de la distance vis-à-vis de certaines expériences. Les travaux de cette nouvelle étude ont été publiés dans Scientific Reports.

De nouvelles recherches visant à trouver des moyens simples et efficaces de réduire l’impact du stress et d’autres sentiments négatifs suggèrent que le fait de se parler à soi-même à la troisième personne permettrait de se distancer des problèmes énoncés. En prenant du recul, nous pourrions alors analyser telle ou telle situation comme le ferait une tierce personne, permettant ainsi de se détacher des émotions négatives et donc du stress. Quelques mots silencieux à la troisième personne demandent autant d’effort mental qu’un bavardage standard à la première personne selon l’étude en question. En revanche, ces derniers se révèlent beaucoup plus efficaces pour maîtriser ses émotions.

« Nous pensons que s’adresser à soi-même à la troisième personne permet aux gens de se voir comme ils voient les autres, et nous avons trouvé des preuves de cela dans le cerveau », confie le psychologue Jason Moser, principal auteur de ces recherches. « Cela aide les gens à prendre un peu de distance psychologique avec leurs expériences, ce qui peut être très utile pour contrôler ses émotions ». Par exemple, vous pourriez vous demander : « pourquoi Benoît est-il contrarié ? », plutôt que « pourquoi suis-je contrarié ? » (Si votre prénom est bien entendu Benoît et que vous êtes contrarié. Rassurez-vous, ça marche aussi avec tous les prénoms). Vous parler à vous-même à la troisième personne peut réellement faire la différence et ce sont des scans cérébraux qui le prouvent.

Deux expériences ont été réalisées. La première impliquait 37 étudiants à qui l’on a montré des images neutres et perturbantes. Les chercheurs leur ont alors demandé d’y réagir silencieusement tandis que leur activité cérébrale était surveillée par électroencéphalographie. La lecture des résultats a notamment révélé que durant le visionnage des images dérangeantes, l’activité émotionnelle dans le cerveau se calmait très rapidement (en moins d’une seconde) lorsque les étudiants y réagissaient à la troisième personne.

La seconde expérience impliquait 52 volontaires amenés à repenser à des expériences passées douloureuses. Cette fois-ci encore, les sujets devaient penser, s’interroger à la première et troisième personne. L’activité cérébrale était quant à elle non plus surveillée par électroencéphalographie, mais par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF). Les chercheurs ont alors constaté que cette autoconversation à la troisième personne entraînait une moindre activité dans les régions du cerveau liées à des émotions douloureuses personnelles, autour du cortex préfrontal médian.

Par ailleurs, les chercheurs soulèvent que le fait de se parler à soi-même à la troisième personne ne demande pas plus d’effort mental et pas plus d’énergie. C’est pourquoi l’approche pourrait devenir thérapeutique. D’autres tests seront nécessaires, mais les résultats sont encourageants. Faire en sorte que les gens se parlent d’une certaine manière ne nécessite aucun équipement coûteux, aucun médicament, ni même une formation spécialisée.

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