Au Canada, une équipe de chercheurs a focalisé son attention sur le scrolling de vidéos, c’est-à-dire le fait de faire défiler ce genre de contenus les uns après les autres. Pour les auteurs, il est possible que cette pratique puisse représenter un problème pour la santé mentale.
Scroller des vidéos pour vaincre l’ennui ?
De la même manière que certaines personnes zappent sur différentes chaînes de télé, d’autres font de même sur Internet, notamment sur des plateformes comme YouTube. À l’Université de Toronto (Canada), des chercheurs se sont intéressés à ce phénomène dans le cadre d’une étude récente publiée dans le Journal of Experimental Psychology. Les auteurs y expliquent avoir mené pas moins de sept expériences qui réunissaient 1 200 volontaires au Canada et aux États-Unis.
Deux de ces expériences consistaient à inviter les internautes en proie à l’ennui à scroller, c’est-à-dire passer d’une vidéo à une autre. Les chercheurs étaient certains que cela pourrait les aider à vaincre ce même ennui. En réalité, l’inverse s’est produit. Plus précisément, les participants avaient le choix de visionner une vidéo sur YouTube sans pouvoir zapper ni accélérer la diffusion ou scroller librement d’une vidéo à une autre. Selon les résultats, les volontaires se sont moins ennuyés en se concentrant sur une seule vidéo. Ils ont en effet trouvé l’expérience plus satisfaisante et plus engageante par rapport au fait de constamment changer de contenu.
Par ailleurs, les résultats ont été similaires avec des vidéos plus longues d’une durée allant jusqu’à 50 minutes. Cela n’est pas vraiment surprenant, surtout qu’un nombre important de chaînes YouTube proposent des interviews longues ou encore des vidéos narratives ou explicatives qui entrent longuement dans les détails.

Un possible lien avec la santé mentale
« Si les gens veulent vivre une expérience plus agréable lorsqu’ils regardent des vidéos, ils peuvent essayer de rester concentrés sur le contenu et de minimiser ce zapping régulier. Tout comme lorsque l’on paie pour une expérience plus immersive dans une salle de cinéma, on prend plus de plaisir à s’immerger dans des vidéos en ligne plutôt qu’à les parcourir », a déclaré Katy Tam, principale auteure de l’étude dans un communiqué.
Les chercheurs ont également souligné que le fait de scroller un objet numérique peut être une source connexe d’ennui. Or, une des conséquences de ce phénomène pourrait être en lien avec la santé mentale. En effet, l’ennui chronique peut s’associer à l’anxiété, à des symptômes dépressifs, à l’agressivité sadique ou encore à la prise de risques.
Enfin, il est tout de même nécessaire de rappeler que jusqu’à aujourd’hui, les résultats des différentes études sur le sujet n’ont pas permis d’établir un lien significatif entre la démocratisation d’Internet et une augmentation des problèmes de santé mentale à l’échelle mondiale.