Au Mexique, des scientifiques s’inquiètent de momies qui pourraient infecter les humains

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Crédits : ReyungCho / Wikimedia Commons

Les « momies de Guanajuato » sont exposées dans plusieurs musées depuis plusieurs décennies. Cependant, des chercheurs ont récemment retrouvé des champignons sur ces cadavres. Ainsi, les momies présentent potentiellement un risque sanitaire pour les visiteurs.

Un cas problématique

Inhumés lors d’une épidémie de choléra près de Guanajuato (Mexique) en 1833, des cadavres ont subi une momification naturelle involontaire. En effet, les chercheurs estiment que lors des XIXe et XXe siècles, les chambres funéraires souterraines sèches et l’environnement riche en minéraux ont permis cette sorte de momification. De plus, s’il n’y a aucun signe d’embaumement, certaines momies ont encore de la peau, des vêtements et des cheveux. Il existe 111 momies au total, soit 63 femmes, 5 filles, 30 hommes et 13 garçons.

Aujourd’hui, les momies de Guanajuato sont une des plus grandes attractions touristiques du pays. Toutefois, celles-ci ne seraient pas sans danger, comme l’explique Popular Mechanics dans un article du 4 avril 2023. Exposées dans divers musées depuis 1969, les momies en question ont en effet été mentionnées par des chercheurs de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique (INAH) qui soulignent l’apparition de champignons sur les coffres de transport des momies. Or, cette présence de champignons s’avère problématique en ce qui concerne l’organisation des expositions, la manipulation des corps, mais aussi, et surtout, leur présentation au public.

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Crédits : Russ Bowling / Wikimedia Commons

Évaluer les potentiels risques biologiques

Sur la base de clichés datant de 2021, les chercheurs ont suspecté la présence de traces de prolifération d’une colonie de champignons sur des cages en verre abritant six momies. L’étanchéité des cages a donc été remise en question, tout comme la non-communication au public de potentiels risques biologiques. Ainsi, les préoccupations des scientifiques concernent principalement ce type de risques. Dans un premier temps, les experts prévoient d’étudier les momies avec précaution dans l’objectif d’évaluer les risques pour les personnes manipulant les cadavres, ainsi que pour les visiteurs des musées.

Par ailleurs, de nombreux observateurs critiquent la manière dont les momies sont exposées, c’est-à-dire comme des monstres de la nature alors qu’il s’agissait auparavant de personnes normales. Depuis février 2022, le Mexique a néanmoins mis en place un programme d’identification afin de redonner à ces cadavres un peu d’humanité. Enfin, il faut savoir que la question sanitaire autour de ces momies est prise très au sérieux. En 1970 en Pologne, des chercheurs par exemple ont perdu la vie en raison d’une infection fongique contractée suivant l’ouverture de la tombe du roi Casimir IV. Les risques d’infections liés aux champignons sont donc avérés.