La guerre en Ukraine continue de tendre les relations entre les scientifiques russes et la communauté internationale. Sur sa chaîne Telegram, le ministère des Sciences et de l’Enseignement supérieur russe a indiqué qu’ils ne participeront désormais plus aux conférences internationales. Les écoles scientifiques réduiront également l’importance de leurs publications dans les bases de données internationales.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché une vague de condamnations de la part des scientifiques du monde entier. Certaines organisations occidentales ont également rapidement rompu leurs liens avec Moscou, coupant les ressources et mettant fin aux collaborations avec des scientifiques russes.
Il y a quelques jours, on apprenait également que l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) n’entamerait pas de nouvelles collaborations avec des institutions scientifiques russes. Cette annonce faisait suite à une demande des scientifiques ukrainiens. Le Congrès international des mathématiciens se tiendra aussi virtuellement en juillet plutôt qu’en Russie comme cela était prévu. La guerre n’a par ailleurs pas non plus épargné le secteur de l’espace.
Nouvelles mesures du côté des Russes
Plus récemment, Valery Falkov, ministre des Sciences et de l’Enseignement supérieur de Russie, a déclaré lors d’une réunion avec les universités que les écoles scientifiques devraient se défaire des deux principales bases de données scientifiques internationales que sont Web of Science et Scopus.
Plus concrètement, les scientifiques russes n’ont pas l’interdiction de publier leurs recherches sur ces deux plateformes internationales. En revanche, ils ne s’appuieront pas sur ces dernières comme indicateurs de la qualité du travail. Comme l’explique TheVerge, les deux bases de données sont en effet des sources majeures d’informations scientifiques qui disposent de paramètres largement utilisés pour évaluer l’importance relative de la recherche scientifique.
En outre, les recherches effectuées avec des subventions de programmes de recherche gouvernementaux ne seront pas publiées dans ces revues indexées.

Ces nouvelles mesures interviennent alors que la Russie avait multiplié les efforts au cours de ces dernières années dans le but de rendre ses institutions de recherche plus compétitives au niveau international. Dans cet esprit, de nombreux chercheurs étrangers avaient été recrutés. Les organisations scientifiques russes étaient également invitées à vérifier leurs travaux sur la base des métriques des plateformes Web of Science et Scopus.
La société Clarivate Analytics, qui propose des outils et services autour de la propriété intellectuelle et de la production de connaissances scientifiques, qui gère notamment Web of Science, a de son côté déjà fermé son bureau russe. Elle a également déclaré qu’elle n’évaluerait plus les nouvelles revues de Russie et de Biélorussie.
Enfin, des chercheurs ukrainiens avaient également déclaré il y a plusieurs semaines que les scientifiques russes ne devraient plus être invités à des conférences internationales. Finalement, Moscou a pris les devants. Le ministère a en effet indiqué qu’ils ne participeront plus à ces conférences, au moins cette année.