Des scientifiques découvrent le moyen de dater une empreinte digitale

Crédits : ar130405 / Pixabay

Afin de faciliter la tâche aux enquêteurs, des chercheurs ont mis au point une technique permettant de dater l’ancienneté d’une trace digitale. Grâce à cette nouvelle méthode, il sera théoriquement plus aisé pour la police scientifique de différencier les empreintes digitales pertinentes pour l’enquête de celles qui ne le sont pas. Explications.

Lorsqu’ils sont face à une scène de crime, l’une des premières choses que font couramment les enquêteurs est le relevé des empreintes digitales. Or, ces dernières ne manquent généralement pas et la principale difficulté réside ainsi dans le fait de savoir faire le tri entre celles qui pourraient provenir du tueur et d’autres, plus anciennes, qui n’auraient quant à elles aucun lien avec l’événement funeste. C’est donc pour tenter de faciliter la tâche aux policiers que des chercheurs du National Institute of Standards & Technology (États-Unis) ont eu l’idée de développer une technique qui permet de déterminer depuis quand une empreinte digitale a été déposée sur une surface.

Une trace digitale est toujours unique aussi bien au niveau morphologique que chimique. En effet, chaque empreinte est non seulement constituée de crêtes qui forment un motif inédit, mais aussi de plusieurs milliers de composés chimiques qui permettent de recueillir des informations sur l’âge, le sexe et les substances avec lesquelles le propriétaire aurait pu rentrer en contact (drogues, explosifs, etc.). Et c’est justement en étudiant ces composés que les chercheurs du NIST se sont rendus compte d’un phénomène étonnant. En effet, ils ont découvert que les substances chimiques constituant une empreinte digitale avaient une tendance naturelle à s’étaler progressivement avec le temps sur la surface où elles ont été déposées. Un phénomène qui serait par ailleurs d’autant plus marqué avec les acides gras dont fait partie l’acide palmitique.

Forts de ce constat, les scientifiques ont ensuite décidé d’utiliser un procédé appelé « spectrométrie de masse à ionisation secondaire » qui consiste schématiquement à bombarder la surface d’un échantillon à analyser en utilisant un faisceau d’ions. Grâce à cette technique, il leur a ainsi été possible de mesurer avec précision la migration de l’acide palmitique dans le temps et donc d’en déduire l’ancienneté d’une empreinte digitale déposée sur une surface donnée.

En juillet dernier, les chercheurs ont démontré au travers d’une étude publiée dans la revue analytical chemistry que leur technique était efficace sur une période comprise entre un et quatre jours. Cependant, l’avancée de leurs recherches a aujourd’hui permis d’étendre cette prédiction à plusieurs mois. Aussi, bien que ce procédé reste pour le moment toujours à l’étude en laboratoire, il y a fort à parier pour qu’il soit tôt ou tard utilisé sur le terrain par la police scientifique afin de résoudre de véritables crimes.

Sources : Analytical Chemistry — S & A