Des scientifiques créent une patte de rat cultivée en laboratoire

Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Des chercheurs du Massachusetts General Hospital, spécialisés dans la médecine régénérative, ont parcouru un pas de plus vers la construction de membres artificiels en réussissant à recréer en laboratoire une patte arrière de rat partiellement fonctionnelle. Cette nouvelle technique pourrait permettre dans le futur de créer des membres humains adaptés à une transplantation.

Harald Ott, un chercheur et chirurgien de l’Hôpital du Massachusetts et son équipe ont été en mesure de construire une jambe artificielle fonctionnelle grâce à une technique appelée « décellularisation », un procédé de préparation de tissu qui utilise un détergent spécial pour enlever chaque cellule vivante. Un membre antérieur de rat a fourni l’échafaudage qui a ensuite été « recellularisé » avec les cellules qui composent les vaisseaux sanguins et les muscles. Le membre a ensuite été placé dans un bioréacteur spécialement conçu pour lui permettre de grandir pendant deux semaines.

Lorsque le membre a terminé sa croissance, il a subi plusieurs tests pour savoir s’il était fonctionnel. Les chercheurs ont donc administré plusieurs impulsions électriques et les résultats montrent que le membre réagissait à 80% du temps. Ils ont ensuite transplanté la jambe à un rat vivant anesthésié et ont découvert que le sang coulait à travers le nouveau membre.

La patte de rat n’est pas le premier organe artificiel à repousser en utilisant les propres cellules d’un destinataire – la technique a déjà été utilisée pour reproduire des vessies synthétiques, des trachées, et d’autres organes pour les humains, avec des succès divers. Mais toutes ces transplantations ont impliqué des organes relativement simples avec quelques types de cellules. Une membre, fait de muscles, de vaisseaux sanguins, de peau et d’os, et devant effectuer une série de tâches complexes, est beaucoup plus difficile à reproduire.

Cependant, si cela fonctionne, le membre bioartificiel pourrait un jour offrir de nouveaux espoirs aux personnes amputées. Beaucoup de prothèses et de membres « bioniques » ne sont pas capables d’effectuer les mêmes mouvements complexes qu’un véritable membre.

Sources : BiomaterialsGurumed