Des scientifiques anglais veulent modifier génétiquement des embryons humains

Crédits : Wikimedia Commons

Une proposition de recherche, formulée en septembre dernier par une équipe de scientifiques anglais et visant à modifier génétiquement des embryons humains, va être étudiée par l’organisme britannique de surveillance de la fertilité (HFEA).

Le 14 janvier dernier, l’Human Fertilisation and Embryology Authority, l’organisme gouvernemental britannique éditant la réglementation sur les techniques de procréation, se réunissait pour discuter de l’octroi d’une possible licence visant à modifier les gènes des embryons fécondés in vitro à des fins de recherche. La décision devrait être rendue au cours de ce mois de janvier. Kathy Niakan, scientifique travaillant sur les cellules souches à l’Institut Crick Francis de Londres, est à l’origine de cette proposition. Elle souhaite étudier les aspects de la biologie fondamentale du développement précoce de l’embryon humain et le rôle de certains gènes spécifiques.

En effet, les scientifiques cherchent à identifier les gènes responsables du développement de l’embryon. En utilisant la technique du CRISPR-Cas9 permettant d’activer ou de désactiver des gènes précis, ils pourront ainsi mieux comprendre leur rôle. Les embryons humains utilisés ne pourront ni vivre au-delà de quatorze jours ni être implantés in utero. Si la recherche débouche sur la découverte d’une mutation génétique, elle pourrait avoir des implications cliniques sur l’infertilité, les fausses couches, les troubles du développement et l’application thérapeutique des cellules-souches embryonnaires.

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Crédits : Christoph Bock / Max Planck Institute for Informatics

« Les modifications apportées à l’ADN effectuées pour les besoins de cette recherche ne pourront pas être utilisées dans le cadre d’une procédure de traitement. Par contre, cela ouvre la possibilité de scénarios de modification du génome pour corriger une maladie génétique visant à créer un embryon génétiquement modifié pour faire naître un enfant. Ces recherches soulèveraient un certain nombre de questions importantes qui devraient être abordés avant que ces travaux soient entrepris » nous rappelle Hugh Whittall, directeur du Nuffield Council on Bioethics à Londres.

Les Anglais, précurseurs en matière d’utilisation de la technique du CRISPR-Cas9, continuent leurs avancées pour modifier le génome des embryons humains. Pour David King, directeur du groupe Human Genetic Alert, opposé à toute édition du génome, il s’agit « de la première étape d’un chemin que les scientifiques ont pavé vers la légalisation de bébés génétiquement modifiés ».

Source : DailyMail, The Independent