Les épidémiologistes le savent : les aéroports sont des lieux publics à risques. Mais quels sont exactement les moyens de diffusion des germes dans ces endroits ? Pour le savoir, direction l’aéroport d’Helsinki-Vantaa, en Finlande.
Les résultats de cette étude – publiés cette semaine dans BMC Infectious Diseases – montrent quelles sont les surfaces les plus susceptibles de contenir des germes dans les aéroports, et dans quelles proportions. Le but est de « lutter contre la propagation des maladies infectieuses graves dans les aéroports », explique dans un communiqué Niina Ikonen, virologue à l’Institut national finlandais pour la santé et le bien-être, et principale auteure de l’étude.
Les chercheurs se sont rendus à l’aéroport d’Helsinki-Vantaa au cours de l’hiver 2015-2016. Des écouvillons de surfaces fréquemment touchées ont été réalisés pendant et après les heures de pointe. Au total, 90 surfaces ont été testées, et parmi elles, 10 % contenaient au moins un virus respiratoire. Les plus à risques ? Les plateaux en plastiques dans lesquels chaque voyageur doit déposer ses effets personnels pour passer la sécurité. La moitié de ces plateaux contenaient en effet au moins un virus. Quatre d’entre eux revenaient le plus souvent : l’adénovirus (20 %), la grippe A (10 %), le rhinovirus, ou rhume (40 %) et le coronavirus (30 %).
Il ressort également de l’étude que ces bacs en plastique ne sont quasiment jamais désinfectés, contrairement aux toilettes qui – de manière surprenante – ne contenaient pas beaucoup de germes. Selon les chercheurs, le risque d’infection pourrait être considérablement réduit si les aéroports proposaient aux voyageurs des désinfectants avant et après les contrôles de sécurité. Le rapport note également d’autres surfaces à risques, telles que les rampes d’escalier, les terminaux de paiement, les comptoirs de vérification de passeport ou encore les aires de jeux pour enfants.
Il est important de souligner que cette étude ne se limite qu’à un seul aéroport. Toujours est-il que le rapport nous donne une bonne idée du potentiel de contagion infectieuse de ces lieux, fréquentés par des milliers de voyageurs tout au long de l’année. « Les gens peuvent aider à minimiser la contagion en se lavant les mains de manière hygiénique et en toussant dans un mouchoir, conseillent les chercheurs. Ces simples précautions peuvent aider à prévenir les pandémies et sont particulièrement importantes dans les zones surpeuplées telles que les aéroports qui transportent un grand nombre de personnes à destination et en provenance de nombreuses régions du monde ».
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