Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs annonçait que 10 ovocytes avaient été récoltés chez les deux dernières femelles rhinocéros blancs du Nord, Najin et Fatu. On apprend aujourd’hui que sept d’entre eux ont été fertilisés avec succès.
La réserve Ol Peteja du Kenya annonçait l’année dernière le décès à 45 ans de Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle. Il ne reste aujourd’hui que deux femelles : Fatu et Najin. Najin est la fille de Sudan, et Fatu sa petite-fille. Malheureusement, les deux femelles sont infertiles. L’espoir est néanmoins encore permis. Des chercheurs ambitionnent en effet dorénavant de relancer l’espèce in vitro. En ce sens, deux grands pas viennent d’être faits. Ce vendredi, ces chercheurs ont expliqué avoir prélevé 10 ovocytes chez les deux femelles. Et sur cet échantillon, sept auraient été fertilisés avec succès.
« La technique et l’équipement ont dû être entièrement développés à partir de rien, explique le professeur Thomas Hildebrandt, de Leibniz-IZW. Nous avons pu récolter un total de 10 ovocytes – cinq de Najin et cinq de Fatu – ce qui montre que les deux femelles peuvent toujours fournir des œufs et ainsi aider à sauver ces magnifiques créatures ».
Encore un long chemin
Un autre défi attend maintenant les chercheurs : celui d’inséminer artificiellement ces « œufs » avec du sperme cryogénisé prélevé sur deux rhinocéros blancs du Nord aujourd’hui décédés, Suni et Saút. Si tout se passe comme prévu, le ou les embryons résultants pourraient être implantés chez des mères de substitution appartenant à une autre sous-espèce : le rhinocéros blanc du Sud. La gestation dure ensuite environ 17 mois. Une femelle met généralement bas à un unique petit.
Il reste donc encore beaucoup de chemin avant d’aboutir, on l’espère, à une naissance viable. Et quand bien même les chercheurs réussissent l’exploit de faire naître de nouveaux petits rhinocéros blancs du nord, l’espèce devra faire avec le manque de diversité génétique. L’objectif serait ici de mettre au monde au moins cinq spécimens qui pourraient être relâchés dans leur milieu naturel. Un projet qui pourrait prendre plusieurs années.
Rappelons que l’aire de reproduction de cette sous-espèce de rhinocéros recouvrait autrefois une grande partie de l’Afrique centrale. Vous pouviez les retrouver en Ouganda, au Tchad, au Soudan, en République centrafricaine ou encore République démocratique du Congo. Malheureusement, et comme pour beaucoup d’espèces, le braconnage et le chaos des années de guerre civile dans la région ont mené ces rhinocéros à l’extinction.
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