Les satellites de Starlink sont-ils un danger pour la couche d’ozone ?

ozone antarctique
Trou d'ozone au 15 septembre 2021. Crédits : NASA.

Dans le cadre d’une étude récente, des chercheurs américains ont alerté sur les risques que pourrait faire planer sur la couche d’ozone la désintégration de milliers de satellites Starlink. La situation préoccupe d’autant plus que SpaceX prévoit à terme de lancer plusieurs dizaines de milliers de nouveaux engins en orbite basse.

Un potentiel nouveau défi pour la couche d’ozone

Rappelons tout d’abord que la couche d’ozone est très importante, car elle protège la Terre des rayons UV les plus dangereux. Elle a toutefois été grandement malmenée avant l’interdiction des gaz chlorofluorocarbures (CFC) dans les années 1980. Depuis, l’ozonosphère se renforce à tel point que son trou diminue un peu plus chaque année et pourrait même se refermer dans une cinquantaine d’années.

Et si les satellites de Starlink pouvaient représenter un nouveau défi à affronter pour la couche d’ozone ? Des chercheurs du département de génie astronautique de l’Université de Californie du Sud (États-Unis) ont publié une étude sur le sujet, parue dans la revue Geophysical Research Letters le 11 juin 2024.

Tout d’abord, les chercheurs ont rappelé qu’en ce moment même, l’orbite basse de la Terre contient plus de 8 000 satellites, dont 6 000 appartenant au projet Starlink de SpaceX. Or, la firme d’Elon Musk prévoir de lancer 42 000 autres engins supplémentaires dans les années à venir.

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Crédits : johan63 / istock

Des réactions chimiques hautement destructrices

Le problème réside dans le fait que ces satellites contiennent de grandes quantités d’aluminium et que leur durée de vie est courte (environ cinq ans seulement). Or, lorsque les satellites retombent dans l’atmosphère terrestre pour y brûler, ils libèrent de l’oxyde d’aluminium. Selon les scientifiques américains, cette substance peut alors générer des réactions chimiques hautement destructrices pour l’ozone. Malheureusement, le phénomène pourrait réduire à néant la rémission de l’ozonosphère.

« Les oxydes ne réagissent pas chimiquement avec les molécules d’ozone, mais déclenchent des réactions destructrices entre l’ozone et le chlore qui appauvrissent la couche d’ozone. Étant donné que les oxydes d’aluminium ne sont pas consommés par ces réactions chimiques, ils peuvent continuer à détruire molécule après molécule d’ozone pendant des décennies à mesure qu’ils dérivent dans la stratosphère », ont précisé les chercheurs dans un communiqué.

L’étude précise qu’entre 2016 et 2022, la présence d’oxyde d’aluminium a été multipliée par huit. Qui plus est, pas moins de 18,7 tonnes de cette substance ont été pulvérisées dans la haute atmosphère sur la seule année 2022. Outre les satellites Starlink à venir, d’autres acteurs tentent en outre d’investir le marché, à savoir Amazon (projet Kuiper), OneWeb (projet O3b Networks) et, depuis peu, la société chinoise Hongqing Technology (projet Honghu-3). Selon les chercheurs de l’étude, la quantité d’oxyde d’aluminium pulvérisée pourrait ainsi à terme atteindre les 400 tonnes par an.