Un mystérieux satellite russe se désintègre en orbite

collision spatiale débris
Crédits : SCIPHO

Un mystérieux satellite russe s’est brisé en orbite il y a quelques jours, générant un nouveau nuage de débris susceptibles de persister pendant plusieurs décennies. Ces restes pourraient-ils représenter un danger pour d’autres satellites ou même pour la Station Spatiale internationale ?

Plus de 80 nouveaux débris

En décembre 2013, une fusée russe Rokot s’est élancée depuis le site de Plesetsk, dans le nord de la Russie, avec à son bord trois petits satellites de communications militaires. Du moins, c’est ce que l’on pensait. Un peu plus tard, des observateurs ont en effet remarqué l’éjection d’un quatrième objet en orbite. La Russie a confirmé quelques mois plus tard en nommant ce satellite Kosmos 2491, sans donner plus d’explications. À la surprise de nombreux observateurs, ce satellite a alors commencé à effectuer de nouvelles manœuvres orbitales permettant des opérations de rendez-vous avec d’autres objets.

Cela s’est de nouveau produit en mai 2014, avec la mise en orbite de trois satellites de communication accompagnés d’un quatrième objet non officiel, désigné plus tard Kosmos 2499. Même chose en avril 2015, avec le déploiement d’un troisième satellite mystère connu sous le nom de Kosmos 2504. Ces satellites, par leurs capacités, ont naturellement intéressé la sécurité nationale américaine. Cependant, leur objectif n’a jamais été très clair. Ils suscitent aujourd’hui d’autres inquiétudes. En 2019, le premier, Kosmos 2491, s’est en effet désintégré en une vingtaine de débris.

Plus récemment, ce lundi 6 février dernier, le 18e Escadron de défense spatiale de l’armée américaine a confirmé la désintégration du second, Kosmos 2499. Cette rupture, produite à une altitude de 1 169 km, aurait généré pas moins de 85 débris traçables.

satellite russe débris
Décollage d’une fusée Rokot. Crédits : Mil.ru

Quels risques ?

De tels débris sont généralement issus de collisions orbitales. Il y a quelques jours, un vieux corps de fusée et un satellite militaire se sont d’ailleurs manqués de peu, passant à environ six mètres l’un de l’autre. Une collision aurait potentiellement accéléré le syndrome de Kessler.

Cependant, Brian Weeden, un expert des débris spatiaux à la Secure World Foundation, ne pense pas que ces deux satellites russes aient été victimes de telles collisions. D’après lui, ces événements sont peut-être le résultat d’une erreur de conception dans les réservoirs de carburant ou d’autres systèmes. Ces structures seraient donc vouées à se rompre après plusieurs années passées dans l’espace. Si tel est le cas, Kosmos 2504 devrait donc bientôt subir le même sort.

Évidemment, l’ajout de nouveaux débris en orbite terrestre n’est jamais une bonne nouvelle. Brian Weeden pense malgré tout que ces derniers sont trop petits pour poser réellement problème. En revanche, ces débris sont partis pour rester. À une telle altitude, il faudra en effet probablement patienter au moins un siècle avant que ces restes de satellites ne soient complètement « happés » et brûlés par l’atmosphère terrestre.