SARS-CoV-2 et pangolins, une nouvelle étude nous éclaire

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Crédits : Jinping Chen

Les pangolins sont des hôtes naturels des coronavirus. Cependant, rien ne prouve qu’ils ont joué les intermédiaires dans la transmission du SARS-CoV-2 chez les humains.

Des études récentes ont montré que les chauves-souris pouvaient être le principal réservoir du SRAS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19. En revanche, chez ces mammifères ailés, le virus ne dispose pas de récepteurs lui permettant de se “fixer” sur un hôte humain. Autrement dit, pour infecter l’Homme, le SRAS-CoV-2 a forcément dû passer par une espèce intermédiaire. Mais laquelle ? Si nous voulons contrôler efficacement la maladie et prévenir de nouveaux débordements, il sera essentiel de répondre à cette question.

Depuis quelques semaines, l’attention est portée sur les pangolins. Et pour cause, chassés pour leurs écailles, qui selon les praticiens de la médecine traditionnelle auraient certaines vertus pour la santé, ces animaux sont depuis plusieurs décennies, et bien malgré eux, en contact étroit avec les humains. Néanmoins, ont-ils vraiment joué les intermédiaires ?

Une étude publiée fin mars dans la revue Nature portait sur des échantillons prélevés sur 18 pangolins malais. Ces derniers proviennent d’opérations de lutte contre la contrebande dans le sud de la Chine entre août 2017 et janvier 2018. Or, ces échantillons révélaient la présence de coronavirus liés au SRAS-CoV-2 chez cinq d’entre eux.

Le degré de similarité n’était en revanche pas suffisant pour confirmer que les pangolins étaient directement impliqués dans la transmission du SRAS-CoV-2 à l’Homme. Une nouvelle analyse génétique menée par des chercheurs de l’Institut des ressources biologiques appliquées du Guangdong (Chine) semble aller dans le même sens.

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Les pangolins sont-ils l’hôte intermédiaire du nouveau coronavirus ? Crédits : Wikipédia

Une origine encore mystérieuse

Ces travaux figurent dans la revue PLOS Pathogens. Les chercheurs y ont analysé le génome d’un coronavirus identifié chez trois pangolins malais malades. Ces derniers avaient été secourus par le Guangdong Wildlife Rescue Center après avoir été faits passés en contrebande pour le marché noir chinois. Suite à cela, ils avaient malheureusement succombé à leur maladie.

Ceci étant dit, les résultats de cette étude montrent là encore que l’agent pathogène est génétiquement similaire au SARS-CoV-2, ainsi qu’à un autre groupe de coronavirus recensé chez les chauves-souris (BatCoV-RaTG13), mais qu’il n’est probablement pas son précurseur.

Le génome résultant présentait une similitude de séquence de 90,32% avec le SRAS-CoV-2. Elle était de 90,24% avec le coronavirus BatCoV-RaTG13 retrouvé chez l’espèce de chauve-souris Rhinolophus affinis. Celui-ci reste d’ailleurs toujours le plus proche connu par rapport au SRAS-CoV-2, avec une correspondance de 96,18%.

Cette étude ne soutient donc pas l’idée que les pangolins soient les hôtes intermédiaires responsables de l’émergence du SRAS-CoV-2. Il est en revanche possible que d’autres coronavirus au potentiel infectieux inconnu circulent chez ces animaux qui en sont naturellement porteurs.

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