De nouveaux objets datant de l’Égypte ancienne ont été découverts à Saqqarah, non loin du Caire. Parmi eux figurent des sarcophages et des statuettes, dont une représentant le célèbre architecte Imhotep.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site de la nécropole de Saqqarah fait l’objet de fouilles archéologiques depuis 2018. Le lundi 30 mai, le site du Service d’Information de l’État rapportait la découverte de 250 sarcophages en bois peints contenant des momies ainsi que 150 statuettes en bronze, datant du Ve siècle av. J.-C. Les archéologues avaient pour objectif premier de trouver la tombe d’Imhotep, illustre architecte, mais également vizir et médecin.
Des trésors égyptiens par centaine
Mostafa Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, s’est exprimé lors d’une conférence de presse sur l’authenticité de cette découverte et les représentations de ces sculptures. Il a alors certifié qu’une statue sans tête d’Imhotep figure parmi les trouvailles, de même que des statuettes symbolisant les dieux égyptiens Bastet, Anubis, Osiris, Amon-Min, Isis, Nefertoum et Hathor.
De plus, dans les puits funéraires où se situait la collection de cercueils, l’équipe a également excavé des amulettes, des boîtes en bois et des statues aux visages dorés. Selon Waziri, un papyrus long de neuf mètres retrouvé dans l’un des sarcophages pourrait même renfermer des chapitres du Livre des Morts. Cet écrit se trouve désormais au Musée de Tahrir, au Caire, pour y subir des analyses. À noter que sur ce même site, un texte funéraire contenant des passages du Livre des Morts avait été découvert en 2020 et demeurerait l’une des plus anciennes versions du manuscrit religieux exhumé à ce jour.
Ashraf Oweis, chef de l’équipe de restauration des antiquités de Saqqarah, a communiqué l’émotion ressentie sur l’instant, lorsque l’équipe archéologique a pénétré dans la cache recelant les statuettes en bronze, précisant que « nous avions très peur lorsque nous les avons trouvées, car même notre souffle faisait un peu bouger les couches de bronze. C’était vraiment effrayant, un vrai défi ».
Les archéologues ont aussi déterré d’autres artefacts de l’Égypte antique, comme des peignes, des eye-liners khôl, des récipients, des bracelets, des boucles d’oreilles et des colliers de graines.
Un espoir de regain touristique
Josep Cervello Autuori, co-directeur de la mission hispano-égyptienne du sud-ouest de Saqqarah, a également partagé son sentiment face à cette mise au jour de ces exceptionnels objets historiques : « L’égyptologie et toutes les sciences des antiquités sont très importantes, car elles nous permettent de comprendre différentes cultures et différentes manières d’être au monde, d’être en vie, et de comprendre le monde dans lequel on vit ».
Le Caire espère donc un retour en masse des touristes après les découvertes de ces dernières années. En effet, la pandémie de Covid-19 a clairement freiné ce secteur hautement bénéfique en Égypte qui produit plus de 10 % du PIB. C’est pourquoi les sarcophages seront exposés au public lors de l’ouverture du Grand Musée égyptien, près des pyramides de Gizeh. Son inauguration est prévue prochainement (courant 2022).