chauve souris
Crédits : Steve Bourne / Wiipedia

Et si le sang des chauve-souris pouvait aider à faire hiberner des humains ?

Dans le cadre des futurs voyages de longue durée dans l’espace, l’idée de permettre aux humains d’hiberner est évidemment séduisante. En revanche, il est ici question de technologies que l’humanité ne maitrise pas, en tout cas pas encore. Des chercheurs allemands pensent toutefois que le secret de l’hibernation humaine se trouve dans le sang d’une chauve-souris.

Hiberner pour voyager plus loin

Si l’humain devient capable d’hiberner, les voyages interstellaires deviendraient largement plus faciles. Le sujet est d’ailleurs abordé dans plusieurs productions cinématographiques comme dans la sage Alien (1979-2024) ou encore le film Passengers (2016). On y évoque souvent des caissons d’hypersommeil dans lesquels les voyageurs spatiaux se reposent en état d’hibernation afin de se conserver lors de trajets de très longue durée. Dans la mesure où il s’agit évidemment d’une technologie futuriste, l’idée relève du domaine de la science-fiction. Cependant, il se pourrait que cela devienne un jour réalité. Selon certains scientifiques, ce n’est en effet pas quelque chose d’impossible.

Actuellement, deux options sont à l’étude : augmenter la vitesse des vaisseaux spatiaux ou bâtir des vaisseaux arches conçus pour accueillir plusieurs générations d’humains. Toutefois, une troisième option existe tout en restant assez méconnue : la possibilité de plonger les humains en état d’hibernation durant un temps assez court en comparaison aux échelles de temps des vaisseaux arches.

vaisseau générationnel
Crédits : 紅色死神 / iStock

Le globule rouge de l’espoir

Par le passé, certains chercheurs qui s’intéressaient notamment aux capacités d’hibernation des écureuils de terre du Cap (Xerus inauris) ont laissé penser qu’une hibernation humaine pourrait être possible médicalement. Toutefois, une étude publiée dans la revue PNAS le 14 octobre 2024 semble aller plus loin. Les scientifiques de l’Université de Greifswald (Allemagne) ont analysé l’hibernation des chauves-souris. Or, un type de globule rouge a retenu l’attention : l’érythrocyte. En théorie, ce dernier serait capable de jouer un rôle clé dans la possibilité d’induire l’hibernation. Cet outil biologique concerne en réalité pas mal de mammifères en leur permettant de conserver leur énergie et de se reposer durant l’hiver.

Dans le cadre de leurs tests, les chercheurs ont abaissé de 37 °C à 23 °C la température d’érythrocytes d’êtres humains et deux espèces de chauve-souris, une hibernante et une non hibernante. Les globules ont alors perdu en élasticité et gagné en viscosité. Lorsque la température a été abaissée à 10 °C, seuls les érythrocytes des chauves-souris ont poursuivi leur transformation.

Selon les auteurs de l’étude, placer des humains en état de basse température pendant un vol interstellaire présenterait des avantages. Toutefois, si ces recherches représentent une base intéressante, l’application de ce savoir prendra certainement plusieurs décennies avant de déboucher sur quelque chose de concret au niveau des voyages dans l’espace. Néanmoins, ces travaux pourraient permettre à court de terme de développer de nouveaux traitements médicaux.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.