Bien que la guerre avec l’Ukraine semble s’enliser, la Russie n’abandonne pas pour autant son programme spatial vers la Lune. Le pays a tout récemment marqué le coup d’envoi de sa mission Luna 25 avec le décollage d’une sonde visant à chercher de l’eau sur la Lune pour de futures missions habitées.
La Lune 47 ans plus tard
Jusqu’à aujourd’hui, la mission Luna 24 était la dernière que les Russes avaient menée vers la Lune. La sonde, lancée le 13 août 1976, a permis de rapporter quelques jours plus tard sur Terre un échantillon de sol lunaire de 170 g. Cette dernière mission russe a été menée environ quatre ans après la dernière mission humaine, à savoir Apollo 17 de la NASA.
47 plus tard, la mission Luna 25 vient de marquer ses débuts avec le lancement d’une nouvelle sonde vers la Lune le vendredi 11 août 2023. Son objectif est d’analyser des roches durant une année sans retour d’échantillon sur Terre afin d’y découvrir des traces d’eau. Cependant, cette mission devrait ouvrir la voie à d’autres missions plus importantes, Luna 26 et Luna 27, qui devraient quitter la Terre avant 2030.
Une mission utile à différents niveaux
L’engin spatial de type atterrisseur doit se poser à proximité du pôle Sud de la Lune. Il faut dire que cette zone intéresse beaucoup les chercheurs, car elle pourrait renfermer des réserves d’eau glacée essentielle aux futures missions habitées. De plus, il est possible que la Lune devienne une future base de lancement pour des missions habitées vers la planète Mars. En effet, embarquer des ressources produites sur la Lune dans des vaisseaux serait moins cher que de les forcer à quitter la Terre et sa forte gravité.
La difficulté principale pour la sonde Luna 25 sera toutefois d’assurer un alunissage en douceur. Il faut dire qu’avant d’arriver sur la Lune, la sonde devait se placer en orbite entre trois et sept jours. La sonde en question s’est finalement placée avec succès en orbite lunaire le mercredi 16 août, mais il reste son alunissage qui devrait se produire le lundi 21 août. Or, les manœuvres de désorbitation, puis d’alunissage sont des procédures très complexes et dangereuses. L’agence spatiale russe Roscosmos évalue ainsi ses chances de réussite à 70 %.
Enfin, outre l’intérêt d’ouvrir la voie à d’autres missions plus importantes, la mission Luna 25 vise également à redonner du prestige au secteur spatial russe. Il s’agit notamment de montrer que malgré la fin de l’URSS en 1991, la Russie peut à nouveau briller dans l’espace. Rappelons que la chute du bloc soviétique s’était accompagnée de ruptures de coopération avec des agences telles que la NASA et l’ESA, de coupes budgétaires ainsi que de scandales de corruption.
