La Russie enfin prête à réactiver son programme d’exploration lunaire

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Crédits : RSC Energia/Roscosmos

La Russie ne s’est pas frottée à la Lune depuis plus de 45 ans. Cette année, ce pays y signera son retour avec l’atterrissage d’une sonde nommée Luna 25. D’autres missions enchaîneront ensuite avant d’envisager une présence humaine à long terme.

On parle souvent des Américains sur la Lune, mais les Soviétiques sont à l’origine de plusieurs premières dans le cadre de leur programme Luna. La sonde Luna 1 effectua en effet le premier survol de la Lune en janvier 1959, tandis que la face cachée de la Lune fut photographiée pour la première en octobre de la même année par la sonde automatique Luna 3. En février 1966, Luna 9 devint ensuite le premier engin à se poser en douceur sur la Lune. Enfin, le premier satellite artificiel de la Lune fut la sonde soviétique Luna 10, lancée en mars 1966.

Un peu plus tard, après l’échec du programme Zond, qui devait préparer les missions lunaires habitées soviétiques, les sondes Luna 16 (1970), Luna 20 (1972) et Luna 24 (1976) parvinrent à emporter chacune un échantillon de quelques centaines de grammes du sol lunaire. Depuis, le programme lunaire des Russes est en berne, mais plus pour très longtemps.

Un retour très attendu

Cette année 2022 doit en effet signer le grand retour de la Mère Patrie sur notre satellite avec Luna 25. Cette mission prévoit l’envoi d’un atterrisseur. Ses objectifs seront l’étude de la structure interne et l’exploration des ressources naturelles, y compris l’eau, dans la région région polaire sud de la Lune, au nord du cratère Boguslavsky. Il sera aussi question d’étudier les effets des rayons cosmiques et du rayonnement électromagnétique sur la surface de la Lune.

Le lancement de cette mission depuis le port spatial Vostochny, dans l’Extrême-Orient russe, est prévu en juillet. Luna 25 est par ailleurs conçu pour fonctionner à la surface de la lune pendant au moins un an.

La société russe NPO Lavochkin, qui construit l’atterrisseur, a déclaré que tous les instruments scientifiques étaient déjà installés sur la sonde. Des tests d’ingénierie électro-radio sont en cours et seront terminés en mars. Enfin, le développement du logiciel embarqué pour l’engin devrait être terminé en avril.

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Des techniciens travaillent sur Luna 25. Crédits : Roscosmos

D’autres missions à venir

La mission Luna 25 sera le premier volet d’une longue série de missions. Avec le concours de l’ESA, l’orbiteur Luna 26 devrait ensuite être lancé en 2024. Il devra effectuer des mesures scientifiques à distance et servira d’éventuel relais de communication pour la prochaine mission d’atterrisseur. L’atterrisseur Luna 27 sera quant à lui lancé un an après Luna 26. Il sera plus grand que son prédécesseur, Luna 25. Son objectif sera de forer de la glace d’eau et d’autres composés sous le terrain lunaire.

Ces différentes missions doivent également préparer le terrain pour la future station de recherche lunaire construite sur place en collaboration avec la Chine. L’objectif sera de préparer une présence humaine à long terme. Entre-temps, la Russie travaillera avec la Chine pour coordonner sa mission d’exploration polaire lunaire Chang’e 7 en 2024.