La Russie pourrait bientôt quitter la Station spatiale internationale

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Le cosmonaute Sergey Ryzhikov salue après son atterrissage sur Terre en avril 2021. Crédits : NASA/Bill Ingalls

Selon les médias d’État, la Russie pourrait bientôt annoncer la fin de son partenariat avec les États-Unis et le reste de ses partenaires de la Station spatiale internationale (ISS). Deux raisons principales pourraient expliquer ce départ précipité. 

Le 2 novembre 2000, l’astronaute de la NASA Bill Shepherd et les deux cosmonautes russes, Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev, s’amarraient à l’ISS pour la toute première fois. Depuis, la station, née d’une volonté d’apaiser les tensions géopolitiques au lendemain de la Guerre froide, est occupée en permanence depuis plus de vingt ans. À ce jour, près de 250 personnes de 19 pays différents y ont séjourné, et plus de 3 000 enquêtes scientifiques y ont été menées, impliquant 108 pays.

Ceci dit, et tout comme le reste d’entre nous, la Station spatiale internationale vieillit. Son maintien en état de marche est également coûteux. Aussi, l’ISS sera bientôt abandonnée. Au départ, les principales nations opérantes avaient fixé la barre à 2024. Finalement, le Sénat américain a récemment approuvé une prolongation jusqu’en 2030. De son côté, la Russie semble vouloir passer à autre chose.

Un départ en 2025 ?

C’est en tout cas la rumeur qui court. Il y a quelques jours, les médias d’État ont en effet cité un haut responsable du gouvernement ayant visiblement déclaré que la Russie se retirerait de l’ISS d’ici 2025. Ce départ, s’il se confirme, pourrait être précipité par l’état des modules russes de la station. Au cours de ces dernières années, plusieurs fuites d’air ont en effet été décelées puis rebouchées.

«Nous avons besoin d’une inspection technique de la station pour éviter tout risque en cas d’urgence», a déclaré le bureau de Borisov à l’agence de presse publique TASS. «Nous prendrons une décision en fonction des résultats et informerons honnêtement nos partenaires», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, les responsables russes ont annoncé l’entame des travaux d’une station spatiale nationale qui succéderait aux stations Salyut et Mir du pays, lancées en orbite terrestre basse dans les années 1970 et 1980.

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Crédits : WikiImages/pixabay

Point de rupture

Ce possible départ pourrait également avoir un lien avec la récente annonce de partenariat entre la Chine et le Russie visant la construction d’une station de recherche sur et/ou autour de la Lune.

Ce dernier accord laisse en effet à penser que la relation durable entretenue par la NASA et Roscosmos (agence spatiale russe) depuis des décennies pourrait bientôt atteindre un point de rupture, avec une « course à l’espace » impliquant désormais d’un côté les États-Unis et ses partenaires, et de l’autre la Chine et la Russie.

La Station spatiale internationale, finalement, ne serait que le dernier morceau de « scotch » reliant les deux nations dans l’espace. Et visiblement la Russie, dont le programme spatial a pris du retard ces dernières années en raison du sous-financement et des scandales de corruption, pourrait être celle qui « arrachera le pansement » en premier, préférant se rapprocher de la Chine, nouvelle actrice majeure de l’exploration spatiale.