La Russie veut envoyer un vaisseau à propulsion nucléaire vers Jupiter

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Source : Pixabay

Roscosmos, l’agence spatiale fédérale russe, planche sur le développement d’une mission visant à l’exploration de Jupiter. Au cours de ce voyage, qui doit durer environ cinquante mois, le vaisseau à propulsion nucléaire fera deux « arrêts au stand ».

L’exploration du système jovien

Pour l’heure, seule la NASA est parvenue jusqu’à Jupiter. La première exploration de la planète et de ses satellites remonte à 1973, avec le survol de Pioneer 10. En 2016, une dizaine de missions spatiales ont également rapidement visité la patronne du système solaire, principalement pour bénéficier de son assistance gravitationnelle dans le but d’atteindre une autre destination. Seules deux d’entre elles, Galileo et Juno (récemment prolongée), ont mené des missions prolongées sur place.

Pour la suite, l’Agence spatiale européenne développe sa mission Jupiter Icy Moon Explorer (JUICE), dont le lancement est prévu en 2022. Il s’agira de la première mission vers les planètes externes du système solaire qui ne sera pas proposée par la NASA. La sonde fera des survols répétés des lunes Callisto, Europe et Ganymède. Elle se placera ensuite en orbite autour de cette dernière dès 2032 pour une étude plus approfondie.

Enfin, il y a trois ans, la NASA confirmait son intention de se concentrer sur Europe. Nous savons en effet que la lune abrite sous sa surface un océan global a priori salé susceptible de soutenir la vie. Pour tenter de le déterminer, l’agence américaine prépare une mission baptisée Europa Clipper. Il était normalement prévu que la sonde soit lancée en 2024 à bord d’un lanceur privé, pour une arrivée prévue en 2029 ou 2030.

La Russie à l’assaut de Jupiter

Ceci étant dit, il semblerait que la Russie ait également des vues sur le système jovien. Roscomos, l’agence spatiale du pays, vient en effet d’annoncer un plan visant à l’exploration de Jupiter.

Au cours de son voyage, qui doit durer un peu plus de quatre ans, la sonde effectuera un premier « arrêt au stand » autour de la Lune pour y déposer un orbiteur. Ensuite, le vaisseau passera par Vénus pour effectuer une manœuvre d’assistance gravitationnelle. La Russie en profitera également pour livrer une sonde d’exploration sur place, avant de s’aventurer vers Jupiter.

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Euorpe, Io et Jupiter en arrière plan. Crédits : Wikipédia

Réacteur nucléaire

La plupart des vaisseaux spatiaux s’appuient sur des panneaux solaires pour convertir l’énergie solaire en électricité. Cependant, plus un vaisseau spatial pénètre profondément dans l’espace, moins l’énergie solaire est disponible. Dans le cadre de cette mission, la Russie utilisera un réacteur nucléaire complet de 500 kilowatts baptisé Zeus, s’appuyant sur des réactions de fission pour entraîner la propulsion.

Certaines missions – telles que Cassini et Voyager – ont été alimentées (et le sont encore pour les sondes Voyager) par un générateur thermoélectrique à radio-isotope (RTG), qui est un peu comme une batterie nucléaire utilisant la chaleur de la désintégration radioactive des isotopes. Cependant, les RTG ne sont pas des réacteurs nucléaires à proprement parler, car il n’y a pas de réaction en chaîne.