La Russie et la Chine vont s’établir ensemble sur la Lune

lune
Crédits : 8385/Pixabay

Les responsables des agences spatiales chinoise et russe ont signé ce mardi un accord prévoyant la construction d’une station de recherche sur la Lune. D’autres pays sont également invités à rejoindre l’aventure.

Dmitry Rogozin, directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, et Zhang Kejian, chef de l’Agence spatiale nationale chinoise, ont signé un protocole d’accord pour la création d’une station scientifique sur et/ou autour de la Lune.

Ce complexe d’installations sera conçu pour mener des travaux de recherche multidisciplinaires et polyvalents liés à l’exploration et à l’exploitation de notre satellite. L’objectif sera d’établir des installations à long terme animées par des systèmes robotiques, tout en étant capables de soutenir une présence humaine au besoin.

Les deux pays prévoient également d’inviter d’autres pays à participer. Le but : « renforcer la coopération internationale en matière de recherche et promouvoir l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques dans l’intérêt de toute l’humanité », peut-on lire dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que la Chine avait déjà révélé ses ambitions de construire une station au pôle sud de la Lune, capable de soutenir une présence humaine dans les années 2030. Il y a deux ans, le patron de l’agence russe Roscosmos avait également dévoilé un plan visant à installer une base permanente sur la Lune, habitée par des « robots avatars » contrôlés depuis la Terre.

Les accords Artemis

Cette annonce intervient alors que l’administration Biden vient de confirmer son intention de poursuivre le programme Artemis visant à faire atterrir à nouveau des humains sur la Lune. Nous savons que la NASA et ses partenaires souhaitent également établir une base lunaire au niveau du pôle Sud, riche en glace d’eau.

Dans le cadre de ce plan d’exploration, la NASA a mis en place les « accords Artemis » garantissant un avenir « sûr, prospère et pacifique » dans l’espace. Tous les acteurs concernés devront notamment garantir que toutes leurs activités seront « menées à des fins pacifiques ».

Le principe de transparence devra également être respecté. Autrement dit, toutes les agences concernées devront « divulguer publiquement leurs plans et politiques d’exploration et rendre leurs données scientifiques disponibles ».

artemis lune russie chine
Image conceptuelle d’un astronaute Artemis marchant sur la surface lunaire. Crédits : NASA

Point de rupture

À ce jour, plusieurs pays ont déjà signé ces accords. Naturellement, la Chine et la Russie ne sont pas concernées. La Mère Patrie a pourtant travaillé avec succès avec les États-Unis pendant plus de deux décennies sur la construction et l’exploitation de l’ISS. Cependant, Dmitry Rogozin a déjà critiqué les accords Artemis, soulignant qu’ils étaient trop « centrés sur les États-Unis ».

Ce dernier accord Russie-Chine suggère que la relation durable entretenue par la NASA et Roscosmos depuis des décennies pourrait bientôt atteindre un point de rupture. Plus que jamais, en matière d’exploration de l’espace lointain, la « course à l’espace » implique désormais la NASA et ses partenaires contre la Chine et la Russie.