Le Royaume-Uni vient d’autoriser la manipulation génétique des embryons humains

Crédits : Wikimedia Commons

Ce lundi 1er février 2016, au Royaume-Uni, les scientifiques ont reçu l’autorisation de manipuler génétiquement des embryons humains à des fins de recherche, comme l’a annoncé l’autorité britannique de la fertilisation humaine et de l’embryologie, la HFEA.

La HFEA, autorité britannique de la fertilisation humaine et de l’embryologie a donc, ce lundi 1er février 2016, autorisé les scientifiques britanniques à manipuler des embryons humains à des fins de recherche. Une autorisation qui concerne une seule et unique méthode, appelée Crispr-Cas9, qui permet de cibler les gènes défaillants dans l’ADN afin de les neutraliser plus précisément. Il s’agit de la première autorisation du genre dans le monde.

« Nous avons approuvé la demande du docteur Kathy Niakan de l’Institut Francis Crick (de Londres) d’ajouter la possibilité de manipuler des embryons (humains) à son autorisation de recherche », a annoncé la HFEA. Cette demande avait été formulée en septembre dernier pour étudier les gènes en jeu lors du développement des cellules qui vont ensuite former le placenta, afin de déterminer pourquoi certaines femmes font des fausses couches.

« Cela va permettre non seulement à Kathy Niakan de poursuivre ses recherches sur le développement précoce de l’embryon, mais aussi d’analyser le rôle de gènes spécifiques à travers l’utilisation de la méthode Crispr-Cas9 », déclare le professeur Robin Lovell-Badge du Francis Crick Institute. « Comprendre le développement de l’embryon pourrait nous aider à comprendre les causes de l’infertilité, des fausses couches et de certaines maladies génétiques », ajoute Alastair Kent, directeur de Genetic Alliance UK.

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Cette modification génétique à des fins de recherche est en réalité autorisée depuis 2009 au Royaume-Uni, mais à certaines conditions, notamment celle de détruire les embryons au bout de deux semaines maximum. Mais c’est la première fois qu’une telle demande est formulée, rappelait la HFEA en septembre dernier, qui a re-confirmé lundi qu’il serait interdit d’utiliser les embryons pour les transplanter sur des femmes. « C’est une décision encourageante qui montre que le bon usage de la science et une surveillance éthique efficace peuvent aller de pair », commente Sarah Chan, docteur à l’Université d’Édimbourg.

Source : crick